par karatejapon » Sam Août 25, 2007 2:14 pm
Au Japon, tout comme en France et ailleurs, le choix d'une Ecole ou d'un dôjô est bien souvent le fruit du hasard. Proximité du domicile ou du lieu de travail, tarifs attractifs, professeur sympathique, bon accueil, publicité relevée dans la presse spécialisée, etc. Les critères sont donc variés.
Rarement la décision sera prise en fonction d'un style particulier, surtout pour les débutants.
Il n'en a pas toujours été de même. A Okinawa spécifiquement, les deshi étaient dirigés vers tel ou tel Sensei en fonction de leurs aptitudes physiques, morphologie, caractère, etc.
Rien n'empêche de revenir à un système comparable lors du choix d'une ryû. Au Japon également cette façon de faire a peu à peu quasiment disparu mais nous y avons rencontré plusieurs pratiquants avancés qui ont changé d'Ecole car se reconnaissant mieux dans tel ou tel style.
Sur ce même forum, moult renseignements sont déjà disponibles sur plusieurs ryû, nos membres venant d'horizons divers et variés.
Maintenant, si nous nous référons à ce que se dit au Japon, on peut catégoriser certaines Ecoles comme suit.
Malgré tout, merci de bien prendre conscience du fait qu'il n'y a pas de règles absolues et que les exceptions abondent. De même, inutile de poster pour dire que l'on n'est pas d'accord car nous sommes au courant du fait qu'on trouve tous les types de pratiquants dans chaque ryû.
Au Japon donc il est considéré que:
- Wadô ryû est bien adaptée aux personnes vives et mobiles, rapides sur leurs jambes. Un physique élancé semble bien adapté.
- Gôjû ryû s'adresserait plutôt à des pratiquants au physique plus ramassé, avec des jambes et des avant bras solides.
- Uechi ryû suit les mêmes principes et selon un pratiquant rencontré à Osaka demanderait de l'explosivité.
- Kyokushin ryû semble mieux adaptée aux gabarits importants avec une bonne laxité au niveau de l'articulation coxofémorale.
- Shotokan ryû semble correspondre à un large éventail de pratiquants. C'est du moins ce que nous entendons au Japon. Une visite au Honbu dôjô JKA confirme d'ailleurs ce fait.
Il ne s'agit là que de quelques exemples, très loin d'une liste exhaustive. Et d'ailleurs est-ce le pratiquant qui fait l'Ecole ou l'inverse? Les deux?
Qui plus est, nous ne parlions ici que de l'aspect morphologique. Quid de l'approche psychologique du karatedô? Là encore les possibilités sont vastes.
Pour celles et ceux qui souhaitent un "karate plus théorisé", le Shotokai semble intéressant. C'est du moins ce que nous disait un pratiquant qui a suivi ce groupe durant de longues années avant de rejoindre le giron de la JKA.
Au sein d'une même ryû on trouve également des approches différentes. C'est la cas des Wadôkai et Wadô Ryû Karatedô Renmei, le premier étant plus axé sur un travail de kumite sportif et le second sur une théorie marquée par d'autres Ecoles anciennes proches du jujitsu.
Si on apprécie le travail énergétique musculaire (gainage, etc.) la Gojû ryû d'Okinawa semble un choix judicieux.
Vous cherchez le combat viril, un travail énergétique, des kata régulièrement travaillés, il vous faut chercher du côté de la Kyokushinkai.
Seul le combat vous tente, les kata ne vous attirent pas du tout, autant se rapprocher d'Ecoles modernes comme le Shidokan ou le Daido juku.
Tous ces avis sont ceux de pratiquants Nippons suivant leur perception et expériences. Bien entendu, d'un professeur à l'autre, d'un dôjô à l'autre, tout cela peut être remis en question et discuté.
Au delà des paramètres physiques et psychologiques, on peut imaginer sans peine de nombreux autres critères donc nous nous cantonnerons à ce qui précède.
Pour conclure, nous croyons que le plus important est de se sentir bien dans sa pratique et que, parfois, il faut chercher longuement pour trouver sa voie. Si un changement est nécessaire il ne faudra pas hésiter mais savoir s'investir pleinement une fois l'Ecole qui vous convient finalement trouvée.
Permettez nous un exemple pour illustrer ces tribulations parfois nécessaires afin trouver sa place dans le karatedô.
Oyama Masutatsu Sôsai, fondateur de la Kyokushinkai, a débuté par une Ecole coréenne peu développée avant de se rapprocher du Shotokan de Funakoshi Gichin Sensei puis de la Goju ryû de Yamaguchi Gôgen Sensei. A partir des ces éléments il a finalement créé son Ecole.
En tant que suite de cet exemple, Yasuda Toshio Sensei, responsable du Honbu dôjô Kyokushinkai régional du Kansai a débuté par la Shito ryû (dont cette région est le fief) pour atterrir dans l'organisation aujourd'hui dirigée par Matsui Shokei Kanchô. Pourtant, selon ses dires, il était doué et obtenait de bons résultats mais quelque chose lui manquait.
Votre webmestre, s'incrivant bien modestement dans cette filiation, a lui aussi trouvé sa voie sur le tard.
Attendons l'avis d'autres membres du site au regard de leurs expériences, au Japon ou ailleurs.
Nous vous invitons à lire l'article "Fidélité et changements" pour d'autres informations relative au sujet traité dans ce topic.