Michel a écrit :Mustafa Jean-Andre, Ujio etc nous ont fait part de leur façons d'aborder, de "lire" les katas,je m'étonnais de n'avoir jamais reçu un tel enseignement et je leurs demandais simplement qui les avait guidés, conseillés dans cette démarche.
Qu"ai-je donc dis de si étrange?
1)
Mustafa Jean-Andre a écrit :Ne restez pas "bloqué" sur la notion qu'un blocage est un blocage, considérez plutôt qu'un blocage est une attaque dans l'attaque et ceci peut se faire aussi bien en avançant qu'en reculant. Que ce soit en shotokan ou dans une autre école les "blocages" se font aussi bien en avançant qu'en reculant.
De plus un blocage se décompose en plusieurs techniques par exemple la préparation de gedan-barai lorsque l'on monte l'hikite à l'oreille cela peut très bien être un soto-uke jodan et le poing qui se tend vers l'avant un gyaku seiken tsuki gedan et le "blocage" final une attaque tetsui gedan.
Il est très important de savoir que "uke" ne veut pas simplement dire bloquer. "Uke" vient de Ukeru qui signifie : Absorber, Bloquer, Contrer, Dévier, Eviter.
2)
Mustafa Jean-Andre a écrit :La vidéo que vous montrez est en fait un kumite kata suivant au plus près la forme du kata. c'est une forme de Yakusoku-Kumite. Disons que c'est un Bunkai basique (Bunkai veut dire démonter, décomposer, analyser).
Dans cette vidéo Tori bloque sur sa gauche un Mae-Geri de Uke et suit avec un Seiken Tsuki chudan. Mais cela pourrait être: Uke saisi de sa main gauche le poignet droit de Tori, celui-ci utilise gedan barai pour percuter le coude gauche de Uke et tout en pivotant sur sa gauche, il saisit de sa main gauche le poignet gauche de Uke et frappe le coude de Uke avec seiken Tsuki pour le casser. Les décompositions et les analyses (Bunkai) des katas ne sont pas une et indivisible il en existe une foultitude.
Quand à bloquer en avançant c'est classique en Kumité Kyokushin, par exemple des soto-Uke en avançant sur un adversaire donnant des seiken tsuki en reculant.
En fait les seules limites sont celles de notre imagination et parfois de nos capacités physiques
Tout cela un élève de l'école Kase les reprends à son compte très facilement parce que c'est leur pain quotidien. Pas plus tard qu'hier j'ai fait un stage avec Sensei Lavorato (un Kazeiste pur et dur) à Montauban, tout comme l'année dernière où pendant un repas en petit comité (nous étions 6) Sensei Lavorato nous a expliqué qu'un blocage n'est pas obligatoirement un blocage, qu'une attaque n'est pas obligatoirement une attaque,qu'il faut être imaginatif et créatif. J'allais il y a quelques années suivre de temps en temps les cours de Sensei Delpino (un autre Kazeiste pur et dur) à Colomier, à coté de Toulouse, il ne disait pas autre chose, la rigueur est dans le geste technique pas dans l'interprétation. En fait je n'ai écris que des banalités que n'importe quel pratiquant de n'importe quel style peut reprendre à son compte: rigueur technique, imagination, création et réactivité. si j'avais dit des inepties, vu le niveau de certains intervenants de ce forum, j'aurais vite été aiguillé sur de meilleurs pistes de travail.
Voici une phrase de Sensei Funakoshi:
"L'interprétation de l'art par ceux qui s'entraînent varie selon l'interprétation de leurs instructeurs. de plus, il va sans dire que des variations d'expression sont caractéristiques de chaque individualité."
KARATE-DO KYOHAN. Le livre du Maître par Gichin Funakoshi, traduit par Tsutomu Ohshima. Édité par France-Shotokan, 1979. Page 8.