karatejapon a écrit :Henri Plée ne parle-t-il pas de cette anecdote du combat entre Shotokan et Gôjû ryû dans sa dernière chronique (mensuel Karate Bushido)?
En effet, je l'ai lu aussi, tout comme dans d'autres articles, et d'autres livres d'autres auteurs, mais jamais aucun de ces auteurs, (ni Henry Plée) ne fait référence au nom exact d'un personnage qui aurait assisté à ce combat et qui l'aurait consigné par écrit. Le problème des rumeurs, c'est que plus elles se propagent par différents auteurs, plus elles semblent vraies, et le cercle vicieux s'installe.
Je cite Harry Cook, (dont on peut apprécier en début et en fin d'ouvrage, la liste impressionnante des collaborateurs célèbres ainsi que de la liste extraordinaire de livres et articles, dont certains en japonais non encore traduits) :
"Bien qu'Oyama raconte cette anecdote avec conviction, il est peu probable qu'il assistât vraiment aux combats puisqu'il n'intégra le dojo Shôtôkan qu'en 1938 (au plus tôt). Il fit certainement une version romancée d'une histoire qu'il avait apprise par ouïe-dire afin de servir son maître : Nei-chu So (d'ailleurs, il se pourrait même que ce dernier en fut l'énonciateur). Graham Noble demanda un jour à Richard Kim s'il possédait quelque détail concernant cette histoire. Kim lui répondit :
"En ce qui concerne votre enquête sur un récit d'Oyama qui veut que le fils Funakoshi ait affronté des membres de l'école Gojû-ryû, voici ce que je peux vous dire : au nombre des combattants opposés à Funakoshi se trouvait Nei-chu So, le Goju-kai Senseï le plus haut gradé après Yamaguchi-senseï. Mais rien n'atteste de la véracité du récit, cela dépend de la version à laquelle vous vous fiez."
In "La grande histoire du karaté Shôtôkan", Harry Cook, page 111, édition Budo Editions - Editions de l'éveil, 2004, pour la traduction française, (Edition originale anglaise : "Shotokan Karate, a precise history", Dragon Associates, USA), ISBN 2-84617-019-3;
Je répète qu'il vaut la peine de consulter cet ouvrage, dans l'introduction duquel l'auteur démontre l'important travail de recherche des sources, dans le monde et au Japon, l'extraordinaire travail de recoupement des différents témoignages et son souci de la plus grande objectivité.