par karatejapon » Sam Fév 21, 2009 6:04 pm
Poursuivons alors (encore un peu) dans la digression.
S'il est vrai qu'il n'existe pas de comparatif en tant que tel, un travail sérieux et complet de recherche permet néanmoins de se faire une idée précise de chiffres statistiques ou autres. Cet effort nous l'avons fait en recoupant différentes données provenant des sources japonaises suivantes: presse écrite (mensuels variés) et Internet en japonais (différents groupes, dôjô et fédérations). Bien entendu cela demande du temps - beaucoup même - et une solide connaissance de la langue japonaise ainsi qu'une certaine aide.
Il est hors de question de vous abreuver de chiffres en tous genres, rébarbatifs et pas tous d'un intérêt évident.
Néanmoins, simplement pour revenir dans un premier temps à l'IKO1, au Japon, 199 dôjô se réclament au dernier pointage de cette mouvance. Aucun autre groupe ne peut atteindre ce chiffre élevé et c'est tout simplement logique, antériorité oblige.
A la lecture d'un magazine comme Full Contact Karate, tous numéros repris sur un an, on peut facilement déduire que l'ensemble des Ecoles de jissen karate, hors Kyokushinkai, représentent dans l'archipel un nombre de 91 dôjô.
Si on en revient à la Kyokushinkai, une centaine de dôjô appartiennent à autre groupe que l'IKO1. Une recherche sur le net japonais permet par le jeu d'additions fastidieuses d'arriver à ce chiffre.
Certains groupes sont de taille très réduite et ne revendiquent aucune appartenance à une IKO suivie d'un chiffre quelconque. C'est, par exemple, le cas du réseau de trois dôjô situés dans la préfecture (département) de Chiba. Nous vous en avions parlé à une certaine époque. Il s'agit d'une scission pour cause de divergences sur l'aspect que l'enseignement doit revêtir. Nombre d'adhérents: moins d'une centaine à en croire leur site en japonais uniquement.
Nous pouvons également citer un autre groupe comprenant quatre dôjô dans le Japon méridional.
Comme vous pouvez le constater, nous avons été chercher bien loin et en profondeur...
L'IKO1 possède un avantage sur les autres groupes, son réseau historique bien établi sur le plan géographique.
Suivant le modèle éprouvé de la JKA (Shotokan ryû), Oyama Masutatsu Sôsai a développé son organisation comme une entreprise, avec des succursales dans presque toutes les préfectures du pays, sauf à Okinawa et une représentation limitée dans l'île de Shikoku avec un seul dôjô à Tokushima shi et aucun dans la préfecture voisine de Kôchi, par exemple.
Si on prend ce réseau, il suffit de comparer les chiffres de 1994 (disparition d'Oyama Masutatsu Sôsai) avec près de 300 dôjô affiliés - Kyokushinkaikan alors à son apogée - avec ceux de 2008.
Depuis le début des scissions, ce chiffre a bien entendu baissé mais, à nouveau par le biais d'opérations simples, on arrive aujourd'hui aux valeurs données plus haut. Bien entendu, la variable des ouvertures et fermetures de dôjô ainsi que d'autres paramètres ont été prises en compte.
Donc, chiffres à l'appui, le groupe de Matsui Shokei Kanchô reste majoritaire, et de loin.
Nous pourrions poursuivre la démonstration avec les chiffres concernant les effectifs mais vous risqueriez assurément la somnolence profonde.
Il est toujours judicieux de s'entourer de précautions et vérifier à la source les informations recoupées avant d'avancer des idées et points de vue. Nous le faisons pour vous fournir des renseignements fiables et si le coeur vous en dit vous pouvez toujours vous atteler à la tâche...qui nous a pris beaucoup de temps.
Afin de finir sur la note consensuelle exprimée fort sagement par Shoto et Cardinal, l'ensemble des pratiquants Kyokushinkai dans le monde atteindrait près de douze millions.
L'essentiel reste bien bien de pratiquer au delà de toute polémique.
Nous souhaitons remercier sincèrement Messieurs Nishioka Toshirô (Tôkyô) et Makura Ken (Ôsaka) pour leur aide précieuse dans cette recherche.
Et maintenant, retour au coeur du sujet, merci.