Dans l'école Shôtôkan de la fédération de maître Kanazawa, on pratique les kata et leurs applications en matière de combat libre, non arbitré, etc.
Dans un autre topic consacré aux kata, voici ce que j'avais commis comme réponse :
A mon humble avis, même par le passé, on apprenait aussi les techniques autrement que par les kata. Il n'y avait sans doute pas de compétition (au sens qu'on lui donne maintenant) mais il y avait bien des défis, et les kata étaient sans doute plus souvent décortiqués en leurs éléments plus simples.
La transmission d'un kata devait sans doute parfois servir entre autre à illustrer quelque phase de combat exceptionnel de tel ou tel maître, un peu à la manière des danses de chasse autour des feux préhistoriques, où l'on se remémorait les actes de bravoure.
Je pense aussi que le kata reste un exercice qui conserve sa raison d'être première, en matière de didactique : automatiser des réflexes de combat et des techniques de "salaud" (donc non acceptées en compétition), mais de manière codée. Dans tel passage on pivote par l'arrière vers l'attaquant (ce qui pourrait sembler un non-sens) mais si le bon senseï donne la clé de décryptage, lors des exercices d'application, on pivotera par l'avant, en s'éloignant de l'adversaire. En soi, la rotation de hanches est quasi identique, et donc l'automatisation est correcte. Ou tel mouvement qui semble une défense est en fait une attaque, etc, etc.
Dans le moyen-âge du karaté, ce codage servait à préserver certains secrets typiques à telle ou telle école, des yeux indiscrets qui seraient venu espionner à mauvaises fins.
De nos jours, on pourrait conserver cet état d'esprit, en ne réservant les applications les plus réalistes quaux élèves ayant déjà un certain niveau (ceinture marron par exemple), et ce savoir faire dans la compréhension réaliste des kata fera la différence entre un karaté purement sportif axé sur la seule compétition, et un karaté plus "traditionnel", riche également de techniques de combats les plus réalistes.
Dans ce deuxième type d'école de karaté, il n'y a pas beaucoup d'élèves qui se sentiraient obligés de pallier un "manque" en allant vers des disciplines à la mode (Krèv Monga, et autre Peine Tchak salade), qui semblent vouloir réinventer l'eau chaude, déjà découverte par les anciennes disciplines comme le Jiû-jiutsu ou notre karaté.