par Mustafa Jean-Andre » Lun Août 08, 2011 11:00 pm
Pourquoi dans certains kata trouvons nous trois attaques similaires à la suite ?
Par exemple dans Pinan sono ichi (Pinan nidan ou Heian Shodan pour d’autres). Il y a une réponse avec certains Jintai-Kyusho, je vous présente une série de point respectant le plan du kata et donc son bunkaï, sans ajout ou extrapolation intellectuelle.
Dans la ligne centrale retour du kata : Gedan Barai, Zuki droit, Zuki gauche, Zuki droit.
1) Sur un Mae-Géri (Coup de pied) droit, vous percutez en Gédan-Baraï (Blocage bas) avec la dernière phalange métacarpienne le point 38E, selon une trajectoire légèrement descendante. Ce point est une très bonne préparation pour la suite, car il a la faculté de faire s'écouler la force du haut du corps, particulièrement au niveau des épaules, avec souvent comme conséquence une impossibilité de lever les bras.
2) Profiter de cet instant de flottement de votre adversaire pour contrer en Seiken Tsuki droit (Coup de poing avec les premières articulations métacarpiennes) son E18 Gauche. De cette manière vous attaquez son nerf intercostal qui est connecté aux nerfs sympathiques du Cœur, ceci à l'étage D5 ce la colonne vertébrale. Conséquence de cette frappe : possibilité de fibrillation ventriculaire, ou même de crise cardiaque.
3) Puis frapper en Seiken Tsuki Gauche (Coup de poing avec les premières articulations métacarpiennes) son E18 Droit. Vous attaquez cette fois son nerf intercostal opposé, avec des effets décuplés puisque D5 aura déjà été ouvert avec la première attaque. Conséquence de cette frappe : possibilité accrue de fibrillation ventriculaire, ou même de crise cardiaque.
4) Enfin troisième et dernière attaque, frapper en Nakadaka-ken Tsuki droit (coup de poing avec la première articulation phalangienne proéminente du majeur) sur le point R22 Gauche. Ayant été ainsi préparée par les deux attaques sur les deux E18 symétriques, cette dernière attaque sur R22 aura pour conséquence une fibrillation ventriculaire, voire la mort si le coup est donné au moment ou le cœur se repolarise provoquant une dysrythmie fatale. Voir explication ci-dessous.
TRIPLE COUP SUR UN POINT UNIQUE
Cet objectif peut être atteint sans combinaison de plusieurs points, en frappant trois fois en Nakadaka-ken Tsuki (coup de poing avec la première articulation phalangienne proéminente du majeur) en frappe légèrement montante sur le VC14, ce qui augmente la probabilité de tomber au moment ou le cœur se repolarise provoquant la dysrythmie fatale.
EXPLICATION :
La mort soudaine d’une personne, par fibrillation ventriculaire peut se produire quand un projectile frappe, en un certain endroit, la poitrine d’un individu, sans maladie ou antécédent cardiaque. Cette commotion cardiaque (CC) est un événement rare qui survient lorsqu'un coup sur la poitrine provoque une dysrythmie fatale, habituellement une fibrillation ventriculaire. Certaines études aux Etats-Unis ont montrés que la CC est la deuxième cause principale de la mort soudaine des jeunes athlètes, principalement de sexe masculin, ayant reçu un coup à la poitrine avec comme conséquence l’arrêt immédiat du cœur et la mort quasi instantanée, le retour à la vie est extèmement rare.
Les CC ont le plus souvent été observé suite à l’impact d’une balle de base-ball, au hockey, mais aussi dans les arts martiaux et particulièrement dans le Karaté. Inutile quand même de prendre peur la CC demeure un évènement très rare, car elle repose sur la synchronisation précise d’un certain nombre de variables. L’endroit de la poitrine, l’instant précis sont des éléments sine qua non pour qu’il y ait fibrillation ventriculaire et la mort soudaine.
CIBLE : Impact sur la poitrine au-dessus du cœur, mais plus sûrement sur le centre du ventricule gauche, un tsubo y est très bien localisé. A d’autres endroits proche du cœur les CC sont plus rares.
INSTANT T : La poitrine doit être frappée au moment où le cœur se repolarise, très exactement entre 15 et 30 millisecondes avant le pic de l'onde T*. c’est seulement à cet instant que va se produire un phénomène biochimique par l'activation du canal potassique, qui équivaut en quelque sorte à perfuser le cœur d'une forte dose de potassium, résultat : MORT INSTANTANEE.
L’onde de choc doit se superposer exactement à l'activité cardiaque, il doit être bref et produit par un objet se déplaçant à grande vitesse, de plus l’objet doit être de petite taille, comme le poing orienté d’une certaine façon.
Si la cible est assez facile à trouver, il en est pas de même avec l’instant T, qui se situe dans une fenêtre de tir entre 15 et 30 millisecondes avant le pic de l'onde T*, c’est pour cette raison, entre autres, que dans certains Kata une frappe à la poitrine est répétée 3 fois, comme par exemple dans la ligne centrale de retour de Pinan sono Ichi (Heian Shodan ou Pinan nidan pour d'autres). Cette fenêtre de tir représente seulement environ 3% du cycle cardiaque chez un individu occupé dans des activités qui a une fréquence cardiaque de 120 battements par minute.
*CYCLE CARDIAQUE
Chaque cycle cardiaque est enregistré sous forme d’une suite de déflexions P-QRS-T dont les unes sont positives (au dessus de la ligne de base), les autres négatives.
La dépolarisation des oreillettes engendre l’onde P. La repolarisation des oreillettes reste habituellement invisible. La dépolarisation des ventricules engendre le complexe QRS où, par définition, Q est la première déflexion négative, R la première déflexion positive, S la déflexion négative faisant suite à l’onde R. S’il n’y a pas d’onde Q, ce qui est fréquent, l’aspect est R ou RS. S’il n’y a pas d’onde R, l’aspect est désigné QS. Parfois on observe à la suite de R ou de S une deuxième positivité appelée R’, et parfois aussi à la suite de R’ une autre négativité appelée S’. La repolarisation des ventricules engendre l’onde T, mais elle est également responsable du segment ST compris entre la fin du complexe QRS et le début de l’onde T. A la suite de l’onde T peut apparaître, rarement, une onde U.
L’onde T (+-3% du cycle cardiaque)
Nota: Ceci n'est qu'une des interprétations possibles pour ce passage de kata.