par ChusetsuDo » Jeu Juil 07, 2011 9:00 am
Bonjour,
C'est un sujet délicat que celui-ci, et contrairement à certains d'entre vous, le conseil que je donnerai aux débutants est d'attendre d'être complètement rétabli avant de reprendre l'entraînement, au risque d'aggraver leur blessure, sauf si le corps médical émet un avis favorable.
Il ne s'agit pas ici de paresse ou de manque de volonté, mais plutôt de sagesse. Personnellement, je trouve même que cesser l'activité demande plus de courage que de la poursuivre, d'autant que, lors de la reprise, il faut faire preuve d'une force mentale importante pour retrouver sa condition physique, le corps n'étant plus habitué à souffrir lors d'exercices qui paraissaient auparavant faciles.
Combien de jeunes sportifs ont-ils dû arrêter toute activité pendant une longue durée, ceci parce qu'ils n'avaient pas su écouter leur corps ? Les exemples sont nombreux, y compris dans le milieu professionnel. Avec le temps, et l'expérience, on apprend à mieux connaître ses limites, à différencier la douleur bénigne de celle qui précède une lésion plus grave, à adapter sa pratique pour ne pas retarder ou empêcher la guérison, bref, à écouter et, surtout, respecter son corps, tout en sachant qu'un arrêt n'est jamais dramatique, même si, comme je l'ai dit, la reprise requiert un effort conséquent et peut prendre un certain temps.
A titre personnel, je me suis cassé la clavicule il y a trois mois (fracture triple, avec un fort déplacement osseux), et je me suis bien gardé de faire quelque mouvement de karaté que ce soit. J'ai scrupuleusement porté mon attelle et protégé le haut de mon corps du mieux possible, tout en essayant de préserver le bas, par des exercices simples au quotidien (pas de sport possible, car toute douche était un calvaire) : flexions des jambes, contractions des abdominaux. J'ai repris une (faible) activité physique après un bon mois et demi, toujours avec l'attelle, sans encore faire travailler les bras, sauf en "musculation" statique, pour garder un peu de tonus. Après deux mois, j'ai enlevé l'attelle, et j'ai alors pris le temps de rééduquer mon épaule dévenue douloureuse, ankylosée et atrophiée, notamment en exécutant lentement des mouvements de karaté, ce qui m'a par ailleurs permis de retravailler les positions. Toutes ces précautions m'ont permis de guérir sans séquelles, et de pouvoir reprendre une activité normale aujourd'hui, trois mois seulement après mon accident, ce qui, à la vue de la première radiographie, m'eût semblé inespéré.
Il y a un principe simple à respecter : la douleur est un signal envoyé par le corps ; celui qui l'ignore systématiquement n'est pas un "dur", mais un idiot ; le sage est celui qui parvient à l'interpréter correctement ; et si on ne comprend rien à ce qu'elle nous raconte, alors il vaut mieux être prudent.