Bonjour à tous.
Après un premier post concernant quelques petits déboires physiques, j'ai constaté qu'il était d'usage de se présenter aux utilisateurs de ce forum. Alors en avant !
J'ai pratiqué le karaté "sportif" de 5 à 12 ans. Les 5 premières années, sous la houlette de mon cher tonton Raphael Ortega Sensei (probablement pas très connu ici étant donné qu'il oeuvre/a oeuvré principalement au sein d'organisation compétiteuses, qui j'ai cru comprendre ne font pas vraiment l'unanimité sur ce forum...) ont été assez géniales, puis déménagement, changement de dojo où on ("on" c'est mon frangin et moi) se retrouvait dans des cours à 80 gamins pour un ou deux instructeurs, avec un "niveau" assez supérieur au reste du dojo (ouais, on s'entraînait tout le temps, entre la volonté que tonton soit fier de nous et la rivalité fraternelle, on passait quasiment tout notre temps libre à ça), et un physique de poids plume de colibri nous interdisant d'aller aux entrainements des adultes (à 12 ans on avait plus un physique de gosse de 9-10 ans que de douze, ce qui explique aussi pourquoi on avait un niveau plus élevé que les autres : on avait commencé plus tôt que la plupart, et ceux de notre âge et de notre niveau suivaient les cours "adultes"), on s'est rapidement ennuyé (en deux ans on a appris 4 mouvements d'un kata en tout et pour tout), du coup on a arrêté.
J'ai aujourd'hui 26 ans, et j'ai retrouvé avec plaisir le chemin du dojo il y a 3 jours. Mais dans un style totalement différent. Je pratique en effet désormais le Kokusai Sano-Ryu Karate Jutsu (en tout cas c'est ce qu'il y a d'écrit sur la carte de visite...), au dojo de Frédéric Dupertout Shihan (8e dan diplômé du Japon - SAIKO SHIHAN pour l'Europe - SHU SEKI pour la partie "combat réel" du SANO RYU KARATE JUTSU , là aussi je recopie la carte de visite). C'est le karaté qu'enseignait Maître Teruo SANO au Yoseikan avant la création du Yoseikan Budo sous sa forme actuelle par Maître Minoru Mochizuki. En gros, ça date pas d'hier... Je ne mets pas le lien vers le site du dojo, étant donné que je ne pourrais garantir la réciprocité avec ce forum...
Je vais tenter d'expliquer en quoi ca consiste, mais avec seulement une heure trente de pratique et à peu près autant de discussion avec Me Dupertout, ce sera probablement de l'à peu près ; je pourrai éventuellement mettre à jour à mesure de l'acquisition des connaissances, si tel s'avère être le souhait de mes innombrables lecteurs. En gros, les fils conducteurs :
- Pas de notion de Kime, de puissance, de force, ou toute autre concept s'en approchant. On frappe avec les membres mous, tout en faisant en sorte que l'impact se fasse tout de même avec un point dur (ie un tsuki se fait avec le bras "mou" mais l'impact se fait avec les kentos) ; ca ressemble à une onde de choc, ou encore un coup de fouet (y'a quelques videos de Mochizuki sensei où on voit bien le truc qui traînent sur youtube), qui part d'un mouvement de translation du bassin (et surtout pas de rotation, pour ceux qui voient mal la différence, se référer aux cours de géométrie du lyçée, au chapitre "transformations" :p), avec des mouvements de lancer/retour de hanche qui créent ces "coups de fouet". Les raisons sont multiples : économie d'énergie, préservation des articulations (pour ca j'aurai surement plus d'explications plus tard), impact pas forcément plus faible (ca peut se comprendre quand on voit l'effet produit par un coup de fouet, et ça a été mesuré). De plus, l'enseignement étant principalement orienté "combat réel", l'objectif n'est pas la destruction de l'adversaire, mais beaucoup plus sa mise hors d'état de nuire sans provoquer de dommages ; la raison est assez simple : rares sont les cas où dans le droit (au moins français) vous ne serez pas inculpé pour coups et blessures si vous vous défendez (par exemple, si trois types se pointent avec des couteaux et autres outils du genre pour vous braquer, vous n'êtes pas en droit de vous défendre car dans le cadre de la légitime défense seule la protection de la personne est autorisée, pas la protection des biens ; cela veut également dire que si vous vous faites agresser, le seul moyen de prouver que vous étiez dans votre droit et de vous faire "toucher" (sinon le droit considère que l'agresseur n'a fait que vous montrer une arme, rien ne dit qu'il avait l'intention de s'en servir sur vous), c'est à dire dans le cas d'une agression armée, soit vous vous faites tuer, soit vous blessez votre agresseur et vous allez en prison. De même, si vous voyez un(e) pauvre malheureux(se) se faire tabasser, vous n'êtes pas en droit d'intervenir, la seule chose que le droit vous autorise à faire c'est d'appeler les autorités, et attendre en espérant que ces dernières arriveront avant la fin du massacre ; si vous intervenez et que vous blessez quelqu'un, hop prison. Désolé pour ces précisions, mais ca me semble important pour bien comprendre le principe. En bref, il faut mettre KO rapidement et sans blesser (surtout mettre KO d'ailleurs, on a déjà vu des types se relever et continuer à se battre avec une mâchoire ou des cotes cassées, et c'est d'autant plus vrai en cas d'agression armée), d'où l'apprentissage des frappes au niveau des points vitaux. Et pour être efficace au niveau des points vitaux, y'a pas vraiment besoin de mettre des grosses patates, mieux vaut être précis et rapide dans les enchainements, ce qui n'est pas forcément évident avec des styles "rigides".
- L'apprentissage des armes se fait en parallèle de celui des frappes et autres projections. Il me semble avoir compris qu'au final le combat à "main vide", ca n'est que du combat armé à pwal, et qu'ainsi bon nombre de techniques pieds poings ont pour origine l'utilisation des armes, aussi la compréhension du karaté passe ici par la pratique du kobudo. Parce qu'au final, un tsuki n'est-il pas un coup de baton sans baton ? Plus de précisions plus tard...
- un gros effort est mis sur l'apprentissage de l'anatomie, que ce soit pour les points vitaux, ou encore pour la compréhension des différents gestes, positions etc, dont le but est de nous permettre de protéger notre vie sans pour autant faire souffrir le corps (ou le mettre en danger, par exemple avec un zenkutsu dachi jambe arrière tendue...). Cela rentre également en jeu pour les assouplissements, qui au-delà de leur efficacité redoutable, ont également pour effet de faire couler du liquide par les yeux...
En bref, pour un ancien shotokaneux compétitif comme moi, on passe du coq à l'âne. Ca promet d'être intéressant...
Voilà, j'ai essayé d'être complet. Si vous avez des questions n'hésitez pas, le narrateur se fera un plaisir d'y répondre. Faudra juste être compréhensif pour les délais d'acquisition des réponses...
Et pour ceux qui se demandent d'où sort mon pseudo ridicule, ça vient d'un autre forum, où après avoir saisi mon identifiant et mon mot de passe lors de l'inscription, l'admin m'a dit "votre identifiant est deja pris" ; j'ai pas voulu le contrarier...
@_+
edit : et petit supplément à l'attention de Karatejapon, (dieu sait combien d'êtres se cachent derrière ce pseudo mystique, je suppute que l'humilité acquise au cours des nombreuses années de pratique rend inconcevable l'utilisation du nous "royal", et que donc nous n'avons pas affaire à une seule personne... ), je n'ai pas précisé les nombreuses qualités que je trouvais aux différents fora de karatejapon.net, cependant on pourra se douter que si je n'avais pas un profond respect tant pour le contenu de ce site que pour ses intervenants, je n'aurais pas pondu une tartine pareille, qui plus est en prenant soin de le faire dans un français qui je l'espère est à la hauteur des exigences que l'on peut attendre sur un forum un tant soit peu sérieux.