Pour revenir sur la différence entre un art martial et le Budo, en réalité il n’y en a pas, c’est simplement l’esprit qui fait la différence, je peux affirmer que je pratique un art martial mais sans le baptême du feu je ne peux savoir si je suis réellement un guerrier !
Lorsque j’étais engagé dans l’armée en tant que sergent volontaire j’ai fait un stage d’un peu plus d’un mois pour devenir moniteur commando à Collioure et Mont Louis, un stage vraiment très dur où l’esprit approche celui de la survie, mais ai-je vraiment approché l’esprit guerrier ? Dans mon inconscient je savais qu’il y avait des garde-fous. Des limites qu’on ne me laisserait pas dépasser.
Mon beau-père, croix de guerre et chevalier de la légion d’honneur, sous officier dans les parachutistes a eu avec ses pairs un entrainement proche de la réalité avant d’être parachuté au Viêtnam et là dans le baptême du feu les plus courageux n’ont pas été ceux qui se révélaient les meilleurs lors des manœuvres proches de la réalité.
Affirmer je pratique un art martial ne fait pas de nous un samouraï. Affirmer je pratique un Budo ne fait pas de nous des collègues de l’Abbé Pierre. Affirmer avoir accès à des techniques secrètes n’est qu’une affirmation, cela ne fait pas de nous un guerrier, seul l’esprit fait de nous un guerrier et l’esprit on sait si on l’a ou pas, que le jour ou face à l’autre c’est une question de vie ou de mort.
Les Karatés que nous pratiquons sont des sources de vie, pas de mort, la non violence est le but du Budo, mais pour être non violent il faut être beaucoup plus fort que pour devenir un guerrier
Voilà ce que disait Mahatma Gandhi, l’apôtre de la non-violence.
« Il est déjà noble de défendre son bien, son honneur et sa religion à la pointe de l’épée. Il est plus noble encore de la défendre sans chercher à faire du mal au malfaiteur. Mais il est vil, contraire à la nature et déshonorant, pour sauver sa peau, d’abandonner son poste à la merci du malfaiteur
Je vois comment je peux prêcher la non-violence à ceux qui savent mourir ; à ceux qui ont peur de la mort, je ne peux.
La non-violence a pour condition préalable le pouvoir de frapper. C’est un réfrènement conscient et délibéré du désir de vengeance.
Celui qui ne craint nul homme trouverait pénible de devoir se mettre en colère contre quelqu’un qui essaierait en vain de lui faire du mal.
Le pardon est la parure du guerrier
Le non-violent est sûr de la victoire, pourvu qu’en lui il est vaincu la peur.
Tout jeu est simulacre de combat et tout combat est jeu. C’est un équilibre de contrastes. Le va-et-vient de l’attaque et de la défense produit une excitation qui, chez celui qui joue, se manifeste comme plaisir; chez le combattant comme colère, fureur acharnement, soif de sang et de dévastation.
Il faut être deux pour se battre. Il faut être d’accord pour se battre: la résistance que fournit l’attaqué est nécessaire à l’agresseur; c’est à elle qu’il s’attaque. N’importe lequel des combattants peut donc — n ‘importe quand —faire cesser le combat. Il n’a qu’à refuser l’appui de cette résistance.
Je trompe l’attente du Tyran et son arme tombe dans le vide. Il s’étonne davantage de rencontrer en moi une résistance de l’âme qui échappe à son étreinte.
Cette résistance d’abord l’aveuglera, et il ne manquera pas de redoubler de colère à mon égard, et puis elle l’obligera à s’incliner.
Et le fait de s’incliner lui-même n'humiliera pas I’ agresseur; mais l’élèvera.
Voilà la voie du Budo, elle m’amène à être plus grand que le guerrier qui est en moi. Elle me dirige vers le pardon plutôt que vers l’affrontement, Le pardon est la parure du guerrier,
vers la vie plutôt que vers la mort. Me prendre pour un grand guerrier qui n’a peur de rien ne peut que satisfaire mon égo et éloigner les autres par ma violence latente, être un Budoka ne peut que rassembler, et donner du plaisir aux autres à être avec moi et pas de la crainte.
Lors du dernier rassemblement de l’association Art-Fighter, Sensei Florent Bohler a dit : « Ne combattez pas à la légère, à chaque fois que vous vous faites toucher cela peut être un ko ». Dans la vie non plus ne combattez pas à la légère pour prouver je ne sais quel esprit guerrier, car à chaque fois, c’est non seulement votre vie que vous mettez en jeu, mais aussi le bonheur de ceux qui vous aime, votre mère, votre père etc.
Quelle importance que le Karaté ai été refusé à la DAI NIPPON BUTOKAI, pour cause d’inefficacité (efficacité reconnue en 1935 puisque cette année là le Karaté a été accepté), moi je vois seulement les Hommes véritables que ce soi-disant art de paysan et de paria a produit, dont une belle brochette parmi les intervenants de ce site.
Ps : Je ne sais pas si je suis dans le sujet ou pas. Si je ne le suis pas n’oubliez pas cher Webmaster que
Le pardon est la parure du guerrier