Sachant combien certains de nos membres sont friands de ces anecdotes de dôjô, nous vous en offrons un nouveau chapitre aujourd’hui. Elle n’est certes pas récente car remontant à la fin des années 2000 mais reste, pour nous du moins, amusante et nous souhaitons donc la partager avec vous.
Une amie Japonaise nous avait sollicité afin de trouver un dôjô de karatedô parisien pour son fils, alors adolescent. Nous nous sommes donc rendus dans un club pluridisciplinaire de la capitale, membre d’un réseau connu mais dont nous tairons ici le nom.
Au cours de notre long périple dans le monde des Arts Martiaux, nous avions déjà croisé le professeur de karate. Ancien compétiteur de niveau mondial, il s’agit d’un bon enseignant qui ne base pas ses cours uniquement sur le kumite et fait l’unanimité chez les parents de ses jeunes élèves.
Ayant été invités à regarder le cours d’essai, nous nous sommes installés sur un banc, en compagnie d’autres personnes.
Tout s’était bien passé et il était clair que, la fin de l’entraînement approchant, le fils de cette amie semblait ravi.
Vinrent alors les saluts traditionnels pour conclure la séance, tous énoncés par le professeur qui, lui, ne parle pas japonais, ce qui est important pour la suite.
"shômen ni rei"..."Sensei ni rei"... jusque là tout va bien, puis "otagai ni rei" se transforme en "matage ni rei"...Personne ne bronche dans le dôjô mais mon amie et moi même manquons de nous étouffer pour ne pas éclater de rire. Son fils se retourne et nous regarde, interloqué.
Pour celles et ceux qui ne comprennent pas le japonais, voici quelques explications qui vous éclaireront.
L’enclitique "ni" donne la direction, c’est à dire "vers". En l’occurrence, le shômen puis le Sensei. "rei" correspond au salut en lui-même. Le troisième et dernier commandement, quant à lui, est à l’intention des élèves entre eux. Il s’agit donc de "otagai". Notre professeur (que nous n’identifierons pas non plus) avait, pour sa part, annoncé "matage", ce qui en japonais signifie...les poils pubiens féminins...
Vous comprendrez donc aisément notre surprise.
Pour la petite histoire, l’adolescent en question est devenu élève de ce dôjô et a confirmé que le Sensei, inconscient de sa méprise, répétait systématiquement les mêmes mots lors des saluts.