par Greg-sHAOlink » Dim Nov 06, 2016 12:34 pm
J'étais présent en tribunes pour le tournoi Open de l'IKO aujourd'hui. La première impression qui ressort, c'est que je confirme ne pas du tout apprécier les nouvelles règles. J'entends bien l'argument qui annonce un retour aux sources du Kyokushin et le souhait de se rapprocher d'un combat réel, mais dans les faits ce qui ressort le plus c'est un simple rapprochement vers un système de points, comme dans les autres styles de karaté sundome, et beaucoup moins full-contact. Par conséquent, si dans certains cas des waza-ari ou ippon peuvent être logiquement attribués dans une logique full-contact (par exemple, balayage suivi d'un gedan-tsuki au sol), dans d'autres situations ce sont simplement des waza-ari que je qualifierais de "fictifs" : jodan-mawashigeri qui effleure à peine le visage ou qui déséquilibre, suivi d'un zanshin après avoir reculé de quatre mètres pour se mettre à l'abri. Dans ces cas précis, celui qui reçoit le waza-ari continuait pourtant ses attaques. Sinon, on pourrait donner un waza-ari à chaque fois qu'on place un gedan-mawashigeri qui ne fait pas mouche, à condition de faire un zanshin... J'ai remarqué beaucoup de frustration parmi une bonne partie des combattants et dans le public aussi.
Par ailleurs, les combattants, les arbitres et le public n'ont pas du tout les mêmes connaissances quant à ces nouvelles règles, et à de (trop) nombreuses reprises les décisions ont été confuses, changées, et plusieurs fois annulées par Shokei Matsui ou Masatoshi Yamada, ce qui rend le tout vraiment très flou, voire désagréable.
Voilà pour mon petit "coup de gueule" par rapport à ces nouvelles règles.
Pour ce qui est des combats et des résultats, il y a tout de même eu quelques waza-ari et ippon qui auraient été valables également sous le régime des anciennes règles, donc des attaques en règle qui rendent l'adversaire incapable de poursuivre immédiatement le combat. Bref, du full-contact. Les quatre principaux favoris de ce tournoi étaient Japonais, à savoir Yuta Takahashi, Shoki Arata, Mikio Ueda et Shohei Kamada. Leur arrivée dans le dernier carré est assez logique compte tenu de tous les matchs qui ont eu lieu ; ils étaient clairement au-dessus du lot et ont chacun gagné la plupart de leurs combats par waza-ari ou ippon.
C'est Kamada qui est sorti vainqueur, après avoir battu Ueda en demie et Takahashi en finale, tous les deux par le biais de waza-ari (et en ce qui me concerne, tous les deux assez discutables, surtout celui en finale où j'ai clairement eu l'impression (malgré les ralentis sur l'écran géant) qu'il avait frappé la main de Takahashi et l'avait au mieux déséquilibré, mais ce dernier s'est relevé tout de suite... J'en reviens à ces nouvelles règles...). Takahashi n'a donc pas pu obtenir sa revanche, après avoir déjà perdu contre le même Kamada en finale des Super Poids Lourds du Japon au mois de juin dernier.
Parmi les étrangers, le Français Antonio Tusseau s'est fait sortir durant le premier jour sur un joli jodan-mawashigeri et Alessandro Navarro s'est fait sortir le premier jour aussi par la nouvelle "sensation" de ce tournoi, Noah Bey, jeune Américano-Japonais, qui est également kickboxer et humoriste (oui, oui...) en dehors du Kyokushin. Parmi les autres combattants non-Japonais, très forte impression de Ashot Zarinyan encore une fois, qui finit cinquième de ce tournoi, et qui va sans doute remplacer Darmen Sadvokasov dans les années à venir, ayant le même style de kumite, peut-être un peu moins puissant mais plus rapide.
Un tournoi spectaculaire en un sens, mais très frustrant et aléatoire d'un autre côté, ce qui laisse une sensation un peu amère au final.