Voici une anecdote de dôjô peu glorieuse cette fois-ci mais il nous fallait tout de même vous la conter.
Cet article est à relier au dernier posté sur le forum "Au Japon" et traitant de la validité des grades.
Les faits remontent à 2003 et se sont déroulés à Tôkyô, au sein d'un dôjô privé, dirigé par un Sensei de la Wadôkai. Ce dôjô, fermé depuis plusieurs années maintenant, était nommé Arakawa Sarugakuchô dôjô et se trouvait au bord du quartier de Shibuya, pour nos membres connaissant la capitale japonaise.
De rares étrangers fréquentaient ce dôjô, de façon régulière ou ponctuelle. Au titre de ces derniers, un Français venait de temps à autre, son activité professionnelle le conduisant à Tôkyô plusieurs fois par an.
Garçon sympathique certes mais semblant quelque peu vouloir apprendre aux Japonais eux mêmes la Voie de la main vide...Beaucoup de questions et bavardages inutiles, de nombreuses références à son professeur en France (un haut gradé que nous ne nommerons pas), de fréquents avis autorisés sur la façon de réaliser les kata mais, au final, peu de substance.
Très fier de son grade de nidan, on pouvait entendre cette personne discourir et philosopher à l'envi sur le karatedô et ses "exploits" en compétition ainsi que de son "action" dans son dôjô français.
Tout cela faisait que les autres membres du dôjô ne prenaient guère ce pratiquant au sérieux mais le considérait tout de même avec une certaine bienveillance malgré son niveau technique assez faible.
La situation, bien innocente, prit une tournure beaucoup moins souriante fin 2003 lors de la visite à Tôkyô d'un petit groupe de pratiquants Français.
Lors d'un entraînement de groupe dans l'arrondissement de Nerima, dans la banlieue de Tôkyô, le groupe en question vit arriver ce compatriote qui, lui, n'était pas au courant de cette présence.
Grosse surprise pour un professeur qui connaissait cet individu pour l'avoir croisé lors du dernier stage national Wadô ryû, à Paris. En effet, notre beau parleur arborait une ceinture noire avec deux barettes alors que, seulement quelques semaines auparavant, il n'était que...ceinture marron.
S'ensuivit alors un moment plus que gênant pour cette personne, coupable d'avoir triché. Poussée dans ses derniers retranchements elle fut bien obligée de reconnaître sa malhonnêteté intellectuelle.
Sommé de s'expliquer par son Sensei Nippon, le pauvre garçon avoua avoir acheté une simple ceinture noire dans un magasin d'articles de sport au Japon, fait broder son nom et ajouter deux barrettes. Lamentable vous direz-vous mais il y a pire.
Afin d'être reconnu comme nidan par ces Japonais bien crédules, le bonhomme avait fabriqué un diplôme attestant de ce grade et sensé émaner de la "fédération française Wadô ryû". Son métier dans la reprographie l'avait bien aidé dans cette besogne.
Difficilement croyable certes mais tout ce que vous avez lu ici est authentique.
Finalement, cet individu indélicat fut mis à la porte du dôjô séance tenante. Il quitta aussi sa structure en France. Une disgrâce totale et méritée.
Si nous vous en parlons c'est que nous avons croisé à plusieurs reprises le chemin de ce menteur compulsif, toujours ceinture marron d'ailleurs aux dernières nouvelles.
En 2006, lors d'une rencontre inopinée dans un dôjô, il annonçait fièrement à qui voulait l'entendre être yûdansha de kobudô d'Okinawa.
Pas de chance, votre webmestre, pratiquant depuis de longues années lui même, éventa rapidement le mensonge. Quelques questions simples ainsi qu'un pseudo kata permettront de démonter sans délai la supercherie.
En 2008, lors d'une des fameuses Fighting Klass organisées et dirigées par Fabrice Fourment Senpai, nous retrouvons ce brillant sujet, dans les tribunes. Selon lui il est blessé suite à un tournoi car il serait combattant Kyokushinkai. Pas de chance à nouveau car son supposé professeur arrive et affirme ne pas le connaître...
Nous ne savons pas si les tribulations de ce menteur avéré se poursuivent mais nous n'avons, en tout cas, aucune envie de le rencontrer à nouveau.