Anecdote de Dojo : Chez Kanazawa Sensei

[efou07]

Voilà je plagie un peu notre webmaster pour raconter une petite anecdote qui m'est arrivé au Japon.

Lors de mon époque Shotokan, pas si lointaine malgré tout, j'avais l'habitude de me rendre au Hombu Dojo du SKIF à Kugahara un charmant petit quartier assez loin du centre de Tokyo.

Il y avait des cours à plusieurs moments de la journée mais comme je n'aime pas la foule, je préférais aller au cours tôt le matin où l'on se retrouvait un petit groupe ( et j'étais le seul Gaijin) pour des cours souvent un peu moins conventionnels que le soir.
Les entrainements étaient dirigé soit par Tanaka Sensei, soit par Nobuaki Sensei ( le fils de Kanazawa kancho)
J'avais sympathisé avec un japonais de mon âge ( c'est à dire plus de 40 ans ....) qui devait être 7ème Kyu si mes souvenirs sont bons. Il venait parfois accompagné de ses filles.
On se rencontrait à chaque entrainement et comme le passage de grades était proche, je lui promettais de venir le soutenir.

Arrive le jour du passage de grades, il y avait un monde fou ( Le dojo n'est pas si grand que ça ) et des enfants de partout. Un petit peu la pagaille ....
Mon ami japonais ( dont malheureusement , j'ai oublié le nom) était soutenu par toute sa famille et notamment ses 2 charmantes petites filles.

Il y a une grande vitrine à l'entrée du Dojo et les filles jouaient à l'extérieur. Moi j'étais à l'intérieur faisant un peu le pitre et leur adressant de grands signes de bras.
Quelques minutes plus tard , je vois Nobuaki Sensei s'approchait de moi , l'air très gêné. Pour ceux qui le connaisse, il est assez grand en tout cas bien plus que moi et d'une stature assez impressionnante.
Il avait l'air d'un petit garçon et moi je me demandais bien ce qui se passait !

"ano ne ..." ( formule typique quand on veut s'adresser à quelqu'un et qu'on est un peu embarassé !"

Que voulait -il ? je me le demandais et j'étais très étonné par son comportement.

Je passe les formules d'excuses dont les japonais sont friand mais qui me semblait déplacé venant de Nobuaki Sensei s'adressant à moi !

" Je suis désolé mais il ne faut pas dire bonjour à Kancho avec de grands signes de mains comme à un copain, au Japon on doit baisser les yeux et dire Ouss quand on doit le saluer "

J'ouvrais des grands yeux étonnés car je n'avais pas encore rencontré ni salué Kanazawa Kancho que j'avais vaguement vu arriver.
Et Nobuaki Sensei lui même semblait très étonné par ses propres paroles, ne m'ayant jamais vu manquer de respect à quelqu'un dans le dojo.
Je demandais quelques précisions car je ne comprenais pas du tout ( son japonais était pourtant simple )

Et tout à coup la lumière fut ... Et j'éclatais de rire !
En fait c'était quand je saluais les petites filles de mon ami Japonais. Kanazawa Kancho était passé derrière elles et avait cru que je le saluais de la main comme un vulgaire copain.
Nobuaki fut encore plus gêné et j'ai bien cru qu'il allait éclater de rire aussi !

Je ne sais pas s'il a raconté la suite à Kanazawa Kancho ( les journées de passage de grade sont bien occupées) et malgré moi j'ai donc du contribuer à la mauvaise image des Gaijin au Japon.
J'en suis un peu désolé quand même !

Pour finir sur un peu de pratique Nobuaki Sensei et Murakami Sensei ( qui est son ainé) ont fait ce jour là une démonstration époustouflante de Ippon Kumite

[karatejapon]

Merci pour cette anecdote.
Effectivement, au Japon, on ne tape pas sur l'épaule du Sensei, même si on le connaît bien.

De même, dans mon dôjô en France (très "japonais"), j'en ai vu plus d'un se faire rabrouer pour avoir hélé un partenaire à l'autre bout de la salle afin de travailler ensemble.

[cardinal]

Très sympa ton anecdote!!! Garde tes mains dans les poches la prochaine fois !!

[Shûgyôsha]

Très sympa ton anecdote!!! Garde tes mains dans les poches la prochaine fois !!

[Shugyôsha mode ON] :
HAHAAA y a donc des poches à vos karategi, les collègues du "jissen" ?
Nous au "sundome" on en a pas, on garde nos mains prêtes pour carresser les joues de nos adversaires
[Shugyôsha mode OFF]

Sinon Efou07, je ris encore d'imaginer les manières embêtées de Nobuaki senseï pour t'expliquer que bon, t'es pas le premier gaïjin venu quand même, qu'est ce qu'il t'a pris? hahaha.

Dans le même ordre de honte du jour, lors de ma deuxième visite au Japon en 1995, et après un cours au hombu dojo dirigé par Ichihara senseï, (qui est l'un des sempaï du dojo), je suis invité à les rejoindre (lui et quelques uns de ses élèves habitués) pour un "Korean BBQ" à une demi-heure de train de là, le lendemain soir.
A l'heure dite, arrivé à la station (dont j'ai oublié le nom) dans la banlieue extrême ouest de Tokyo, je suis accueilli par tous les protagonistes de la soirée, dont Ichihara senseï, ainsi qu'une des charmantes jeunes élèves du cours du soir précédent. (Je dis jeune, car, alors encore peu habitué à l'étonnante capacité des japonaises à rester apparamment jeunes très longtemps, selon les critères occidentaux, je pense que j'ai pu sous-évaluer l'âge approximatif de la demoiselle, qui devait tout de même faire 10 ans de plus que les 19 ans que je lui prêtais alors).
Et devinez ce que votre grand con de gaïjin belge de l'époque ne manqua pas de faire, après toutes les salutations polies et viriles (Ooosss!!!!) à l'attention du reste exclusivement mâle de la compagnie....?? Hein? Hein??.
Si, si !! Vous avez deviné : dès que le tour de la charmante nippone se présenta, (s'étant approchée de moi) : LE GROS BISOUUU (bon je lui ai fait sur la joue, mais quand même...)
S'étant mutuellement aperçu de la gêne que suscita ma barbare ignorance des coutumes japonaises, nous sommes devenus tout deux très très rapidement très rouges, plus rapidement encore que le temps que prend un arbitre pour claquer son changement de jugement avec son drapeau de "shiro" en "aka"

Halala, c'était encore le temps où je devais être un de ces "baka"gaïjins qui sort des sanitaires ("toirè") en oubliant de rééchanger les "surippâ" (slippers - tongs) vert fluo, exclusivement à l'usage des toilettes, pour les plus dignes "surippâ" de la maison, et qui se présente ainsi les pieds déguisés à toute l'assemblée hilare des japonais en présence...

[cardinal]

Ahahaha!!!!! De mieux en mieux, Shûgyôsha tu devrais relire le récit d'efou07 car il était en civil ce jour là!!! Et donc il pouvait avoir ses mains dans les poches !! Je te rassure pas de poches dans nos Dogi de Jissen .
Et n'oublie pas d'enlever tes tongs fluos !!!

[efou07]

En fait je ne me souviens plus si j'étais en civil ou non, car en fait avant le passage de grades il y a un cours commun que j'avais effectué !

Ichihara Sensei ... Pas le plus aimé des instructeurs car un peu rigide n'est-ce pas ?

Je me souviens de l'engueulade que c'était pris un irlandais ( pas un touriste, un membre du Honbu dojo) parce qu'il avait malencontreusement mis le talon de sa chaussure sur le parquet du Dojo !!!

Pour ceux qui connaisse le honbu dojo, l'endroit où l'on se déchausse est minuscule ...

Quand à toi Shûgyôsha , t'es un peu balaud quand même ! faire une bise à une Japonaise et en présence de Ichihara Sensei, faut le faire ....
Ce jour là tu as donc râté une occasion de réaliser ton rêve ?

Sans regrets, les uchinanchu ( okinawaiennes) c'est plus sympa !

[Shûgyôsha]

J'avoue, ce n'était encore que la deuxième fois que j'allais au Japon, et encore peu au fait des coutumes Japonaises en matière de bienséance.

Par contre, c'est vrai qu'Ichihara senseï est un peu bourru, et pas seulement vis à vis des gaïjins, mais aussi des élèves japonais, et que son cercle de relations est très restreint.

Malgré tout, (et surtout malgré ma bourde de jeunesse) apres 5 ou 6 années que je me suis ramené au hombu dojo, et à ses cours, j'ai pu me faire accepter dans son "après cours à l'izakaya". J'ai toujours bien aimé son côté strict et ancien dans la direction des cours.

Nous avons aussi un jeune élève nidan (+/-25 ans) qui travaille à Tokyo depuis trois ans, et qui s'est également très vite fait accepter dans le cercle d'amis d'Ichihara senseï. (sa capacité à lever le coude pendant les petites beuveries d'après cours, ont dû certainement l'aider, mais ce n'est pas tout)

L'année prochaine, j'y retourne pour la 13ème fois, et j'espère encore retrouver mon vieux bourru d'Ichihara senseï, ainsi que tous les autres, car c'est leurs disparités de caractères qui participent à la richesse humaine de l'enseignement du karate au SKIF Hombu Dojo.

[schillot]

Comment dit-on en japonais "Senseï, Shugyosha a dit que vous étiez son "vieux bourru"" ?
Je pense mon cher ami que les cours au Hombu - où nous verrons certainement l'été prochain - vont être "chaud" pour certains...

[superchinois]

houla ca va chauffer!!!