par karatejapon » Jeu Déc 17, 2009 9:22 pm
Nous avons déjà évoqué le sujet mais revenons-y quelque peu si certain(e)s d'entre vous sont intéressé(e)s.
A l'image d'autres ryû, la Kyokushinkai connaît des dissensions entraînant des dissidences.
Les Ecoles Shotokan ou Wadô, pour ne citer que les plus connues, connaissent ce phénomène depuis bien longtemps, en France notamment.
La question de l'utilité (ou l'inutilité) de deux organisations hexagonales, représentant la même Ecole japonaise, est logique et appelle deux réponses principales.
Certains parleront de richesse, d'approches différentes, de liberté, etc. D'autres y verront des effets néfastes sur la cohésion, un affaiblissement, une perte de l'essence de l'Ecole, etc.
Tous les avis ou presque sont légitimes et nous n'entreront pas ici dans un débat de fond. Néanmoins, concernant les causes, nous croyons le Japon en partie responsable de cette situation.
Nous en parlions lors de la visite de Matsui Shokei Kanchô à Paris voici trois semaines, avec différents acteurs importants du Kyokushinkaikan et il apparaît que le laisser faire japonais est bien la cause de cette situation qui, à notre humble avis, n'a pas lieu d'être.
Pour faire simple et concis, la direction du Kyokushinkaikan a laissé se développer diverses tendances en estimant que cela aidait au développement de l'Ecole créée par Ôyama Masutatsu Sôsai, sans vraiment se soucier du lendemain.
Calcul à court terme plutôt juste mais qui a entraîné son cortège de problèmes prévisibles. La France n'étant d'ailleurs pas le seul pays affecté par le phénomène; la Russie notamment est aussi au coeur de ces problèmes, tout comme la Bulgarie.
Le résultat de ce qui est pour nous un laisser faire coupable est ce que nous voyons actuellement. La situation devient parfois ubuesque avec des responsabilités partagées entre professeurs dans un pays comme la France. Les tentatives de justification nous apparaissent spécieuses voire totalement hors de propos.
Bien entendu notre avis n'engage que nous et chacun appréciera la situation selon sa propre vision. Néanmoins, objectivement, est-il besoin de deux groupes pour une Ecole de cette taille dans l'hexagone? Nous ne le croyons pas et estimons, sans faire d'angélisme, qu'une clarification avec un regroupement serait profitable.
Bien évidemment il s'agit là d'un voeu pieux ne prenant pas en compte les désirs hégémoniques de certains et les intrigues en tout genre.
A nouveau, la responsabilité incombe au Japon qui devrait tenter de faire le ménage et aplanir tout cela.
Sans entrer dans les détails, après le stage dirigé par Gorai Katsuhito Shihan, le Kanchô a semblé vouloir régler quelque peu ce type de problème, de deux façons, en commençant par plus petit que la France.
Notre rôle d'interprétariat lors de certaines discussions nous astreint à une réserve que, nous l'espérons, vous comprendrez. La confiance qui nous a été témoignée doit être scrupuleusement honorée et nous ne pouvons en dire plus à l'heure actuelle sur ce sujet sensible.
Pour conclure, nous pouvons vous assurer qu'au Japon - d'où nous écrivons ce matin - bien des karateka ne comprennent pas la situation française. Ils estiment qu'une seule et unique représentation serait bien suffisante, profitable et logique.
Une action venant du Japon aurait pu être engagée afin de ne pas la situation échapper à tout contrôle.