Certains membres du site ont récemment réclamé une nouvelle anecdote de dôjô suite à un sujet plutôt polémique.
Un enseignant de ninjutsu ayant écrit sur le karatedô, des membres de karatejapon.net ont réagi devant des assertions fausses ou sujettes à caution pour le moins. Quelques uns ont eu des mots assez durs vis à vis du ninja en question, sans pour autant s'épancher, ce dont les remercions.
Nos membres les plus anciens savent pertinemment que karatejapon écrit sans faveur et sans méchanceté gratuite, tout en étant direct. Nous n'hésitons jamais à être politiquement incorrect mais refusons les querelles de chapelles.
Néanmoins, pour une fois, vous nous permettrez d'être facétieux en vous contant une courte anecdote brocardant un ninja (ou du moins supposé tel).
Par avance, toutes nos excuses aux pratiquants sincères de ninjutsu, s'il s'en trouve parmi nous.
Nous n'en avions jamais parlé ici mais vous livrons maintenant cette anecdote qui remonte à plusieurs années.
L'action se passe dans un dôjô Kyokushinkai à Ôsaka, par une fraîche soirée d'hiver.
Le cours a débuté depuis une dizaine de minutes quand arrive un occidental d'un peu plus d'une trentaine d'années, accompagné d'une jeune femme Japonaise.
Après avoir un peu attendu, le responsable du cours va voir les visiteurs et s'entretient avec eux.
Il en ressort que ce monsieur souhaite s'entraîner dans ce dôjô et faire un cours d'essai avant tout.
Le professeur ayant accédé à cette demande, le nouveau venu se change et enfile un dôgi de ninjutsu, tout de même sans cagoule et sans ceinture (noire ou autre)...
Regards quelque peu surpris voir interloqués des pratiquants sur le tatami qui, malgré tout, tournent pour divers exercices avec notre ninja.
Arrive la dernière partie du cours et les kumite.
Là les choses se gâtent car le ninja adopte des postures et gardes plutôt surprenantes et dangereuses (surtout pour lui comme vous allez le voir).
Refus de porter un casque malgré une proposition faite en toute simplicité. Pas besoin car "habitué aux combats au KO les plus durs...", selon ses propres termes. Soit.
Regards goguenards et amusés des pratiquants de karate qui gardent néanmoins tout le sérieux et la courtoisie requis en pareilles circonstances.
Pour le premier tour, le ninja est opposé à un nikkyû qui semble se demander ce qu'il faut faire. Le Japonais, robuste garçon, attend et tourne, n'osant prendre l'initiative. Le ninja prend des poses surprenantes, fait des gestes étranges avec les mains et les doigts, pousse des petits cris façon Bruce Lee. Grande inquiétude dans le dôjô où tous regardent discrètement tout en combattant...
Soudain, un grand cri et le ninja se lance dans une technique de coup de pied retourné et sauté à la tête, sans mouvement préalable afin de surprendre son adversaire. Ce dernier fait un léger sursaut en arrière, attend l'atterrissage et place un gedan mawashigeri sur la cuisse avant du ninja qui...s'écroule en se tenant la jambe.
Le Nippon, empreint de bonté qu'il est, se précipite pour aider son infortuné partenaire à se relever.
Le ninja, tout pâle, est traîné jusqu'au bord du tatami afin de récupérer.
Courageux (et téméraire), il décide tout de même de revenir pour le tour suivant malgré la proposition du professeur de se reposer.
Le voici donc maintenant face à un nidan, poids moyen, qui l'observe avant toute chose.
Comme auparavant, le ninja semble se concentrer profondément, recommence les gestes des doigts réservés aux initiés puis prend une garde qui laisse perplexe le Senpai.
Les bras largement au dessus de la tête, les mains ouvertes, doigts écartés et les yeux écarquillés pour un regard intense et terrible, il attend...
Le karateka, animé d'un esprit pratique commun aux vrais pratiquants, n'attend pas trop lui...et place un maegeri dans les abdominaux du malheureux qui n'a pas le temps de bloquer et se trouve projeté deux mètres en arrière, contre le mur heureusement garni de tatami.
Plusieurs personnes dont le professeur se précipitent pour secourir le malheureux qui n'arrive plus à respirer et se tord de douleur au pied du mur.
Plus de peur que de mal. Après avoir un peu vomi et être passé par toutes les couleurs de l'arc en ciel, le ninja reviendra à lui et restera assis au bord du tatami à regarder la suite des débats.
Nous ne l'avons jamais revu au dôjô, n'avons jamais su quelle était son ancienneté dans son Art Martial ni d'où il venait exactement.
Accordez nous la grâce de croire que tout ce qui précède est vrai et que nous n'avons aucunement enjolivé cette anecdote
A nouveau, nous restons persuadé que les pratiquants de valeur existent dans le ninjutsu et ne souhaitons peiner personne avec cet article. Espérons simplement qu'il vous aura fait sourire et à bientôt pour une autre anecdote.