Yo,
concernant le stage de Papendal, je suis d'accord sur le fait que ce n'est pas un stage pour "monsieur tout le monde", il faut être prêt et surtout savoir à quoi on va faire face...(et y aller avec des copains car sinon c'est la déprime totale...)
Je vais donc vous narrer mon passage de Sandan lors de ce même stage:
Lors du premier jour, après 3 entraînements dans la journée (dont celui d'introduction dirigé par Shihan Hollander, extrêmement physique...), nous nous retrouvons vers 20h00 à environ 30 pratiquants pour passer la partie technique, il y a là beaucoup de Shodan, quelques Nidan (dont moi), une petite dizaine de Sandan et 2 Yondan.
L'examen commence par du kihon classique, entrecoupé de question de la part de Shihan Pinero (directeur technique européen) sur la terminologie du Kyokushin.
Après environ 1h30 de Kihon, nous passons à la partie qui concerne les enchaînements de techniques de combat, nous devons, par groupe de 5, faire des aller/retour en enchaînent le maximum de technique (un peu comme du shadow-boxing) sur environ 15 minutes sans pause et sous le regard de Shihan Fleesenbeck (coach hollandais et "poète" de 120 Kilos...).
Puis vient le moment des katas supérieurs (les katas de base ont été effectués lors du kihon...), chacun tire au sort un kata, pour ma part je tombe sur Yantsu, je fais mon Mokuso de début de Kata quand Shihan Pinero, qui doit annoncer le nom du kata, annonce Kanku...Connaissant très bien le personnage, je m'attendais à une "blague" de ce genre et j'exécute donc le kata demandé (Kanku, donc).
Puis vient le moment du kata libre, et comme tout mes camarades Nidan j'exécute le kata Sushiho (et oui, le coté "pisse plus loin" existe aussi chez les Kyokus).
Le lendemain après-midi, après les 2 entraînements du matin (de 2h30 chacun), il est temps de passer à l'épreuve de casse.
Celle-ci a lieu devant tout les pratiquants présents au stage et devant tout les instructeurs.
Pour l'épreuve du Sandan, je dois casser 12 planches en 4 techniques avec comme seule technique imposée Ushiro-mawashi-geri.
Au vu des nombreux échecs, je commence à me poser des questions sur la qualité des planches (2,5 cm d'épaisseur...), mais quand viens mon tour, je me dis que je vais tenter le tout pour le tout et je demande 5 planches en Seiken et là....énorme silence dans la salle car je suis le premier (et en fait je serais le seul...) à demander plus de 3 planches.
De part mon gabarit et mon expérience de cette épreuve, je me suis dit que çà devrait passer, je me place face aux planches tenus par 3 instructeurs, je fais un signe avec la tête pour dire que je suis prêt et boum!!!!!!!.....Shihan Hollander est mort de rire devant les planches en morceaux.
Le reste de l'épreuve a été une formalité (3 planches en Hiji, 3 en Mae-geri et 1 en Ushiro mawashi geri).
Le soir c'est l'épreuve de Stamina qui nous attend, 100 pompes (en théorie, j'ai abandonné à 87...), 100 squats, un aller/retour en équilibre sur les mains et enfin 10 sauts par dessus un bâton (avant/arrière).
3 em jour, 4 entraînements dans la journée plus la bulle...
4em jour, après les deux entraînements matinaux, l'épreuve tant attendu des kumités...
Shihan Hollander, en bon maître de cérémonie, nous demande de relever nos pantalons de Dogis et nos manches afin de vérifier que personne ne porte de protections....
Pour mon Sandan, je dois faire 40 combats de 1mn30, je part donc tranquille car je sais que je vais de toute façon "morfler"...
Après une dizaine de combats que j'ai réussi à gérer à peu près (en gagnant un maximum par KO...), je me blesse au pied gauche (fracture de 3 orteils) et je commence à sentir que l'après-midi va être très longue....et c'est le cas, car malgré mon passé de compétiteur de haut-niveau et ben.... j'ai mal partout, je n'arrive pas à récupérer entre les combats et je doit me "taper" les plus gros "bébés" pour mes 5 derniers combats...mais comme parfois la nature est bien faîte, je suis moi aussi un "gros poupon" de 110 kilos, je termine donc mes combats en ne bloquant rien de rien , en me contentant de subir et de frapper le plus fort possible au moins une fois par minute
pour moi, l'épreuve est fini mais je regarde les aspirants au Yondan se faire "ratatiner" par les "golgoths" hollandais...dur,dur.
Pour ne rien vous cacher, j'ai très mal dormi, pas du tout en fait car je ne pouvais pas rester coucher (trop mal, partout...)et j'ai passer la nuit assis sur mon lit à me demander pourquoi j'ai pas choisi ping-pong.
Dernier jour, remise des diplômes et à l'année prochaine...
Il y avait 14 candidats au Sandan, nous avons été 3 reçus, 8 candidats au Yondan et 3 reçus, 2 candidats au Godan et 0 reçus.
Il faut signaler aussi que après 40 ans, l'épreuve des combats est réduite (si on le souhaite...) de moitié et est remplacer par une épreuve technique supplémentaire mais pour bénéficier de ce traitement de faveur il faut occuper un poste à responsabilité au sein du Kyokushin (au moins au niveau national...)
Il m'a fallu environ 1 an de préparation pour ce passage de grade, j'ai la chance d'avoir une femme qui pratique aussi (Nidan Kyokushin), d'avoir un dojo où je peux m'entraîner tout les jours mais malgré cela j'ai mis près de 3 mois à m'en remettre car en plus de mes orteils fracturés, j'ai eu une cheville en "vrac" et la main droite en compote.(sans parler des "milliards" d'hématomes).
Il est important aussi de noter que pour prétendre à un Sandan, il faut être juge ou arbitre international et avoir participer au stage de Papendall l'année précédent le passage de grade.
C'est vrai que ce passage de grade est difficile (et très cher
)
et je comprend aussi que l'on adhère pas à ce genre de pratique mais, pour moi, c'est le prix à payer pour suivre la voie Kyokushin...
allez, ouste (je vais prendre mes gouttes...)