par karatejapon » Jeu Mai 17, 2007 6:46 pm
La préparation commence très simplement par des exercices de pompes sur les poings. Cela permet d'endurcir progressivement les phalanges mais, surtout, d'aligner correctement l'avant bras, le poignet et le poing lui même.
Dans le même ordre d'idée on travaille ensuite au makiwara et/ou au sac afin d'apprendre à frapper de façon rectiligne sans "casser" le poignet. Avec ces appareils le but est également d'apprendre à ne plus craindre le contact avec des surfaces (relativement) dures.
Il ne faut pas oublier que la "casse" reste autant une épreuve physique que psychologique et la progression indiquée ici tend donc à faire prendre conscience au pratiquant de ses possibilités. La confiance vient tout naturellement.
Arrivé au stade la casse à proprement parler, on cherche la simplicité avec des frappes directes, du poing, sur des planches (une pour commencer) en pin relativement peu épaisses. Progressivement, après plusieurs casses réussies, on en augmente le nombre et on varie le type des frappes. C'est à dire vers le bas, face à soi, en coup de poing circulaire (sans oublier la rectitude pour protéger le poignet), etc.
Une fois la technique bien comprise on peut alors passer à la casse avec d'autres parties du corps. C'est souvent le tranchant (shutô) qui est travaillé ensuite. Il s'agit là encore de renforcer progressivement la zone choisie, en augmentant l'intensité des frappes au makiwara et au sac.
Le coude présente quelques difficultés particulières dont celle d'apprendre à ne pas frapper avec la "boule" mais, au global, suit les mêmes principes. Avec cette partie du corps on commence pricipalement par des frappes de haut en bas, plus simples à réaliser, avant de passer à des techniques circulaires.
Le tibia présente d'autres problèmes et nécessite une préparation plus longue et progressive. Là encore il faut se préparer avec des frappes d'intensité progressive; pas question de briser une batte de baseball du jour au lendemain.
Le fait d'utiliser régulièrement le tibia en kumite est un bon début afin de prendre confiance.
Les hématomes étant assez fréquents sur cette zone, il faut impérativement leur laisser le temps de se résorber avant de poursuivre la préparation.
Peut être encore plus que pour d'autres parties du corps, le travail au sac prend ici toute son importance. Spécifiquement il existe des sacs ressemblant à un oreiller, fixés horizontalement, sur lesquels on frappe de bas en haut. Petit à petit on augmente l'intensité de la force afin de dépasser les blocages psychologiques et endurcir le tibia.
Là encore, les Ecoles utilisant fréquemment les blocages avec les jambes, sont une excellente base de travail. Leurs pratiquants craignent moins de frapper avec le tibia qu'ils choisissent souvent en kumite pour placer des techniques.
Pour résumer il faut donc pratiquer ces exercices avec intelligence, sans chercher la performance à tout crin, surtout au départ. En cas de blessure (hématomes et autres) il faut impérativement laisser reposer la zone lésée afin d'éviter les périostites (tibia) et autres tendinites (poignets particulièrement).
De même, il faudra éliminer - par ponction ou autre - les poches de liquide parfois rencontrées sur les phalanges utilisées pour les casses avec le poing.
Concernant l'épaisseur des planches c'est à chaque pratiquant de voir ce qu'il peut faire mais il faut débuter simplement, sans chercher les records.
Idéalement il vaut mieux commencer par du pin bien sec de 0,5 millimètre mais pas de vérité absolue en la matière. Eviter le bois présentant une humidité résiduelle car trop élastique.
Autre point essentiel.
Lors d'une casse simple en coup de poing direct, le (ou les) partenaire(s) tenant la planche doivent impérativement ne pas bouger une fois la distance et l'angle de frappe réglés. Tout mouvement parasite peut se révéler un facteur d'échec et, plus grave, de blessure. Il en va bien entendu de même pour des casses plus ambitieuses.
Bien bloquer l'objet à briser si on pratique sans partenaire.
En cas de casse de pain de glace il faudra abraser le côté sur lequel on doit frapper afin de réduire au maximum les coupures. Une simple raclette fera généralement l'affaire.
Pour les tuiles, là encore, débuter par une seule puis augmenter progressivement, la confiance et la technique arrivant.
Voici donc quelques points importants mais la liste n'est pas exhaustive.
Respecter ces incontournables permettra de pratiquer la casse en sécurité, de façon progressive et intelligente.
Bien entendu, il faut apprendre à connaître son corps et ne pas copier les autres. Nous ne sommes pas égaux sur le plan physique et chacun possède des qualités et possibilités qui lui sont propres.
