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Okinawa shugyô IV

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Okinawa shugyô IV

Message par karatejapon » Mar Sep 12, 2006 12:52 pm

hanchindi nous livre ici le récit de son quatrième voyage à Okinawa.


Juillet 1998.

Toute cette année, je n'ai pas été bien , sans doute est-ce du en partie avec la correspondance échangée entre Grégory (l'ex-apprenti de mon cousin) et moi. En tout cas, ça m'a motivé pour trouver des subventions pour payer un autre séjour de deux mois à Okinawa.

J'arrive à Okinawa, à l'arrivée je retrouve Grégory, accompagné par Taketomi Isamu sensei, 7èmedan.

Taketomi Isamu sensei : 1m50 de haut, presque autant en largeur et bien épais, des avant-bras comme mes cuisses et d'une gentillesse infinie. Mais plus tard, je découvrirais qu'à l'entraînement c'est plus moment de rigoler…C'est par le shôrin ryû qu'il a commencé le karate, sous l'égide de Miyahira Katsuya sensei, par la suite, il a suivi les cours de Shirado en uechi ryû.
Son d^jô le Taketomi Shûbukan - tous les dôjô uechi incluent le mot "shûbukan", maison/lieu/salle de la recherche guerrière, tient plus de la salle d'entraînement de boxe (le ring en moins) que du dôjô japonais avec parquet. Un poteau entouré de raphia dans un coin, sac de frappe et surtout, une persistante odeur de sueur et de travail. Un petit dôjô extrêmement sympathique qui incite à se dépenser à l'entraînement!

Grégory : uchi deshi pendant plus d'un an au honbu dôjô uechi ryû et un an au Taketomi shubukan, dôjô de Taketomi Isamu.
Pendant son séjour à Okinawa, il a combattu dans plusieurs compétitions de jissen karate (litt. karate de vrai combat), Kyokushinkai, maki dôjô… Lors de ses séjours à Okinawa, il continue à s'entraîner chez Uechi Kanmei et chez Shimabukuro Haruyoshi, en France, il s'entraîne chez Shimabukuro Yukinobu, élève de Toyama Seiko. Shimabukuro est le représentant officiel de la famille Uechi en France.

Taketomi m'a réservé une chambre d'hôtel, mais l'inconvénient, c'est qu'il en dehors de Naha et très loin des dôjô, je chercherai donc à me rapprocher de Naha, mais pour la première nuit, ça ira.

A Naha, je trouve un logement, comme nous sommes en saison pleine, c'est difficile de trouver quelque chose à bas prix, mais j'y arrive malgré tout.

Par chance, Shimabukuro Yukinobu, le prof de Grégory en France, est à Okinawa et grâce à son aide, je vais écumer les logements à Naha. Ensemble, nous allons donc en ville. Pour me trouver une chambre, il aura toujours la même question : "Bonjour, je suis prof de karate en France, et je cherche une chambre à bon prix pour ce Français". Nous faisons un premier hôtel, pas de place, un deuxième : "Oui, nous avons". Discussions sur le prix, insistance sur le "Je suis prof de karate en France", les prix baissent (considérablement) et le petit déjeuner est compris dans le prix. Je suis pris en sympathie par l'équipe de l'hôtel et le matin, au petit déjeuner, j'ai droit à double ration./>

Cette année-là, Higaonna Morio organise une démonstration en l'honneur de l'anniversaire des 105 ans de la naissance de Miyagi Chôjun. Le shôdôkan est invité à faire une démonstration, de nombreux cours seront donc basés sur le kata seiyunchin et ses diverses applications.

Une anecdote à ce sujet : un soir après l'entraînement je rencontre quelques membres du groupe de Bernard Cousin. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas réussi à leur parler en français, je savais qui ils étaient, mais je n'ai pu que parler anglais. Sans doute la fatigue et le fait que ce soir-là, il y avait des américains au dôjô…et comme d'habitude, j'ai du faire traducteur…

Au Shôdôkan, approfondissement des kata, bunkai.

Un jour, Grégory m'annonce qu'il y a une réunion d'un groupe de francophiles, nous y allons donc ensemble. Il y a plusieurs charmantes jeunes demoiselles, mais Tsuyoshi, le fils de Shimabukuro Yukinobu arrive, tout sourire et Grégory et moi, on se dit : "bon, ben… c'est foutu pour nous!"

Cette réunion m'aura aussi permis de rencontrer un personnage très important pour le reste de ce séjour, M. Chinen Tokuei. Avec lui, j'ai vraiment eu l'impression d'être Daniel san… sauf qu'il ne pratique pas du tout le karate et le kobudô. Grâce à lui et sa famille, j'ai pu découvrir Okinawa comme un Okinawaïen.
Monsieur Chinen, soyez remercié pour tout. Quelques années plus tard, c'est moi qui leur servirait de guide en France.

Après mon arrivée, dès le deuxième jour, je me rends au dôjô, soit de karate, soit de kobudô. Je donne les cadeaux, je discute. Comme toutes les années où je vais seul à Okinawa, l'entraînement du matin est consacré au hojo undô et le soir à la technique spécifique.

Soirées extraordinaires en rapport avec le kobudô :
Après quasiment chaque entraînement, Kamura Kôshin, qui m'a pris en charge pour l'entraînement m'emmène prendre un verre dans un snack (bar "accompagné").
Un soir, un Vénézuélien qui passait voir le cours en touriste et à qui Kamura a dit "Tu ne vas pas être venu juste pour regarder, viens donc t'entraîner". Luis a donc fait un cours de découverte en tee shirt et short, lui qui n'avait jamais tenu un bâton de sa vie, il a pas fait l'déplacement pour rien… Et après, nous sommes allé tous les trois au snack, et bien sur, comme d'habitude, Kamura a tout payé.

Grâce à Grégory, je rencontre Hokama Tetsuhiro. Le personnage est impressionnant, pas par sa carrure, mais par sa maîtrise, notamment des points "vitaux", sa vitesse, sa fluidité, rien à voir avec le karaté qu'on a l'habitude de voir. Au premier abord, on croirait du n'importe quoi, mais à bien y regarder (et à y ressentir), bah… c'est vraiment pas du n'importe quoi! Le tout supporté par une gentillesse infinie. Son dôjô, qui, de l'extérieur ressemble à l'entrée d'un restaurant chinois (c'est la remarque que font tous les Okinawaïen/nes), mais à l'étage, il y a son musée du karate qui renferme des trésors. Le dôjô de Hokama est devenu une des destinations obligées de mes futurs séjours.
Lors de ma première visite, ce musée était rangé suivant ordre tout okinawaïen (selon l'expression consacrée : "joliment empilé n'importe comment"). La dernière fois que j'y suis allé, la différence était saisissante, je me serais cru au Louvre.

Dans le dôjô de Hokama, j'ai fait la connaissance d'un autre Français en poste à la Ryûkyû daigaku (université des Ryûkyû. Il est resté élève deux ans chez Hokama sensei.

Le jour de mon départ, je me rends à l'aéroport, un copain français restaurateur à Okinawa vient me retrouver. Kamura m'avait dit "Je viendrai à l'aéroport". Je l'attends donc, l'avion va partir, pourtant il connaît l'heure et au moment où je m'apprête à embarquer, il arrive, sans se presser…"Okinawa time".

Je rentre en France en passant par Tôkyô, il me faut y passer une nuit, l'hôtel à Tôkyô est trop cher, je décide donc de passer la nuit dans le terminal des vols domestiques et prendre la navette pour l'international le lendemain matin. Des Japonais choisissent de faire la même chose que moi, ou c'est le contraire. Des policiers passent, non pas pour nous expulser, mais pour nous demander de remplir une "fiche d'hébergement" et je remplis et discute avec le policier, c'est son premier Français, et il trouve ça très amusant, il va même jusqu'à m'indiquer où se trouve l'embarquement où je dois me présenter.

Retour à Paris début novembre, il fait gris et froid, le stress revient au grand galop…
karatejapon
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Inscription : Mar Août 15, 2006 10:48 am

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