Bonjour a tous,
Je tiens tout d'abord a presenter mes excuses. J'ai demande il y a environ un an des informations concernant des dojos de Karate a Singapour et je n'ai plus donne de nouvelles par la suite.
Bref, Sumimasen!
Je vous propose donc de me racheter avec ce recits sur le karate a Singapour
Pour resituer le contexte, cela fait environ 6 ans que je pratique le Karate Shotokan en France et notamment a Lyon.
Je me suis expatrie il y a un an a Singapour et cette premiere annee sur le continent asiatique a ete plus que remplie par mon travail. C'est pourquoi, ma pratique du Karate cette annee passee c'est resume a un entretien physique “minimal” et quelques katas a mes temps perdus.
Debut octobre, je me suis mis dans la tete de reprendre le chemin du Dojo. Apres environ deux cours d'essai dans un dojo Shotokan, je me suis vite apercu que ma perception de “Ma pratique du Karate” avait evoluee. J'avais maintenant besoin de savoir vraiment ce que valais mon Karate, quels etaient mes points forts et mes points faibles.
Mon analyse fut des plus rapide. “D'un point de vue kumite, je ne vaux probablement pas un clou.”
Je pense malheureusement que le Karate Shotokan (tout du moins celui que l'on apprend en France) souffre d'un probleme de perception a ce niveau. Attention, je ne juge en aucun cas le dojo JKA qui m'a accueillis pour ces deux cours d'essais et qui est tres certainement un tres bon dojo. Et quand je parle de kumite, je parle de vrai kumite, celui qui nous place en face d'un minimum de danger.
Ayant participer a la fighting klass a Lyon dirige par Fabrice Fourment (comme par hasard, j'etais deja le seul pratiquant Shotokan;-)), j'avais beaucoup apprecie l'esprit, et la sincerite des pratiquants de Kyokushin.
Je me suis donc mis a la recherche d'un dojo Kyokushin!! Suis-je un traitre ? A mon sens non, car je considere que le Karate-do est une quete personnelle et que le fait de s'ouvrir sur d'autre style de combat est bien plus enrichissant que de se limiter a ce que l'on sait faire sans vouloir voir la realite en face. Maintenant les critiques sont ouvertes !
Apres un rapide echange de coup de fil avec un membre du dojo Kyokushin, je me retrouve convie a participe a un cours d'essai.
Autant etre franc, l'accueil a ete froid et le fait que je mentionne mes annees passees a pratiquer le Karate Shotokan n'arrange pas les choses. Apres avoir discuter un peu avec les sempais qui me demandaient quelles sont mes motivations pour venir pratiquer dans leur style alors que je dispose d'une ceinture noire en Shotokan, un sempai m'a lance une reflexion du genre : “Soit bien preparer, ici, ce n'est pas du Shotokan!”. J'ai repondu par un “Osu” ferme et affirmatif.
A peine apres avoir revetu mon gi et remis ma ceinture blanche, la lecon a tout suite commence sur les chapeaux de roues. L'echauffement est effectivement tres rythme. Pompes et abdos en tout genre sont de rigueur. Je ressens tout de suite la sanction de mon annee d'inactivite... D'autant qu'il fait chaud ... tres chaud.
Le dojo se trouve en fait sur le toit d'un community center (MJC a la singapourienne). Des tapis font office de tatamis. Des sacs de frappe, des makiwaras et meme un banc de musculations sont installes a chaque cours et le ciel etoile constitue notre toit. Il y a pas a dire, l'esprit martial est la!
Les 30 degres et le haut taux d'humidite rendent l'echauffement interminable. La premiere pause est plus que bienvenue.
S'ensuit les kions. Les sensations me reviennent peu a peu. Les autres eleves me regardent un peu bizarrement. C'est surement le fait que mes kions devaient avoir l'air plus “Shotokan” que “Kyokushin”. Je me concentre donc sur les sempais pour voir ce que je peux ameliorer ou modifier dans mes techniques. Damn! Il fait decidement vraiment tres chaud!! L'intensite des kions augmente, et les kiai fusent de plus en plus fort quelque soit le niveau des eleves.
Apres une nouvelle courte pause pour nous permettre de nous rehidrater, nous continuons avec de la self-defense. Comment immobiliser quelqu'un, comment reagir face a un couteau, etc... Encore une fois, mes sensations reviennent peu a peu et je finis par me dire que de ce cote la, mon “background” Shotokan n'a pas a rougir.
L'atmosphere se detend peu a peu. Je reste cependant concentre et ecoute attentivement les conseils des sempais qui passent dans les rangs.
Nous finissons par un salut usuel puis un eleve recite le dojo-kun Kyoskushin.
En quittant le dojo, le sensei m'interpelle et me demande mes impressions concernant le cours. Je reponds que j'apprecie enormement l'esprit dans lequel ce deroule le cours et que je compte bien revenir le cours suivant.
Apres l'avoir remercier ainsi que le sempai qui m'avait invite a ce cours, je rentre chez moi, extenue certes, mais du Karate plein la tete!