par karatejapon » Ven Fév 20, 2009 7:38 am
Vos remarques nous inspirent quelques réflexions que nous nous permettons de vous livrer ici.
Cette absence n'est peut être pas tellement surprenante si on regarde d'un peu plus près ce qui s'est passé depuis l'incarcération d'Ishii Kazuyoshi.
Si un respect - au moins de façade - a bien été affiché par son successeur, Tanikawa Sadaharu et Kakuda Nobuaki, on n'a pas relevé de grande déclaration de solidarité, si ce ne sont les clichés sans surprise.
N'oublions pas que le Chef Instructeur du Seidokaikan évolue, lui aussi, principalement dans le milieu de la télévision. Inutile donc de "se plomber" et perdre des opportunités en semblant trop proche d'un repris de justice qui, justement, a été arrêté pour ses agissements troubles dans ce milieu.
Kakuda Nobuaki, à ce stade de sa carrière, n'a objectivement pas besoin de son Sensei pour continuer sur sa lancée. Il n'a aucun avenir sur les rings du K1 et sa personnalité dépasse le simple cadre des Arts Martiaux, même si le karatedô reste sa base.
Rien n'empêche les deux hommes de se côtoyer sans pour autant s'accorder un soutien mutuel indéfectible.
D'ailleurs, concernant Ishii Kazuyoshi, avoir au sein de son organisation une figure publique non touchée par le scandale ne peut qu'être positif.
Le Japonais, être consensuel par excellence, est généralement très fort dans l'exercice consistant à se désolidariser des brebis galeuses aux yeux du grand public (et accessoirement de la justice). Les observateurs des moeurs politiques de l'archipel en savent quelque chose.
Enfin, il ne faudrait pas omettre un point important.
Kakuda Nobuaki a, depuis quelques années, effectué un retour vers le karatedô. Sa présence au dernier Festival des Arts Martiaux (POPB) n'était pas un acte isolé. On l'a beaucoup vu en dôgi au Japon, où son image est clairement associée au karatedô, bien moins au kickboxing.
Cette inflexion dans sa carrière correspond, d'une part, à son âge mais aussi donc à une image de sagesse et bienveillance tirant son origine d'une sitcom dont il est un des protagonistes principaux.
Inutile d'être trop étroitement associé au kickboxing ou plus précisément au K1 dont l'image est, quant à elle, quelque peu ternie par les démêlés avec la justice de son promoteur historique.
Par ailleurs, le rôle du Sensei courtois, aidant à la résolution des problèmes, trouvant toujours le mot juste pour encourager les personnes en difficulté est bien plus valorisante. Elle correspond en tous points à son rôle sur les plateaux de télévision japonais et les séries qui, sans être des monuments du PAF japonais, restent sympathiques.
Pour les amateurs de la télévision d'outre Atlantique, la carrière de notre Sensei/acteur présente des similitudes avec celle du comédien Américain Sasha Mitchell. Pratiquant de taekwondo, ce dernier a joué dans une série de films de série B (Z?); des avatars de "Kickboxer" notamment, suites ou spinoffs à partir d'un "chef d'oeuvre" avec la star JCVD (si on m'avait qu'un jour il serait cité dans un article sous la plume de karatejapon celui là...).
Passé la quarantaine, l'acteur Américain, tout comme son confrère Japonais a su sortir du cadre quelque peu réducteur des Arts Martiaux pour trouver sa place dans une sitcom qui, sans avoir rien d'inoubliable, lui a assuré de confortables revenus et une image sympathique.
Capitaliser sur ces acquis est la voie à suivre pour Kakuda Nobuaki. Nous verrons bien l'orientation qu'il donnera à sa carrière.
Un autre point à prendre en considération est celui de son rôle éventuel au sein de l'organisation K1. Arbitre en chef, soit. Mais il n'aura pas échappé aux fins observateurs qu'il n'a jamais été mis en avant lors de la préparation des combattants pour le K1. Partie prenante, certes dans une certaine mesure, mais à un degré bien moindre que d'autres entraîneurs.
Faisant profil bas suite à l'arrestation de son patron et Sensei, son parcours a montré qu'il a su diversifier ses activités et qu'il n'était pas une pièce indispensable à la réussite des combattants du K1.
D'ailleurs la plupart sont étrangers et s'entraînent donc dans leur pays, pas au Japon.
Quoiqu'il en soit, espérons retrouver Kakuda Nobuaki Sensei, en dôgi, pour notre plus grand plaisir. Et longue vie au Seidokaikan dont le fondateur devra choisir l'orientation à venir.
Merci de nous avoir lu jusqu'au bout.
Dernière édition par
karatejapon le Sam Juil 25, 2009 3:51 pm, édité 1 fois.