par karatejapon » Mar Déc 06, 2022 5:43 pm
Le stage et le passage de grades étaient dirigés par Gorai Katsuhito Shihan, venu de New York. Il était assisté de Ito Shin Shihan et Shin Shihan, ce dernier étant présent pour les trois journées. Ces deux Shihan travaillent en étroite collaboration avec le Directeur mondial concernant l’amendement des kata. Leurs qualités techniques n’ont d’égales que leurs bienveillance et simplicité.
Vingt-cinq pratiquants étaient présents, venant d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Allemagne, de Pologne, du Canada, des Pays-Bas et donc de France, incluant le Sensei responsable pour la Nouvelle-Calédonie. Au sein de ce groupe, seize personnes étaient candidates pour obtenir un quatrième ou un cinquième dan.
Trevor Tockar Shihan, venu d’Australie était présent, tout comme Stuart Corrigal Shihan, en charge de la branche canadienne de l’IKO, ainsi que deux autres Shihan, Polonais et Canadien. Le candidat le plus âgé avait soixante et un ans.
Officiellement le stage était ouvert aux pratiquants à partir de la ceinture verte. Dans les faits, et selon nos ressenti et constatation, même les titulaires du premier dan, voire du nidan, ont connu d’importantes difficultés pour suivre le programme, que ce soit sur le plan physique ou au niveau technique.
Le rythme de la première journée était relativement calme mais l’aspect technique déjà relevé avec une étude des kata amendés. La notion du ikkyudo a été largement étudiée avec les kata Pinan. Plusieurs kata supérieurs ont été travaillés, en alternance avec des séquences focalisées sur le kihon et divers idogeiko. Egalement, dès cette première journée, des tests d’évaluation ont été réalisés, notamment en ce qui concerne les requis physiques dont les pompes, jusqu’à 72. Des tests de flexibilité étaient aussi au programme.
Deux heures d’entraînement le matin et autant l’après-midi. Nous mangions dans le dôjô les bentô (boîtes de collation typiquement japonaises), en dôgi.
Le matin de la deuxième journée a vu une nette accélération du rythme, particulièrement perceptible sur les séquences d’idogeiko. Ces dernières comportaient jusqu’à trois déplacements et cinq techniques sur un temps. Beaucoup de changements de direction, de techniques en gyaku, de kaiten, correspondant à un haut niveau de connaissance et de capacités.
L’étude des kata s’est poursuivie avec les Shihan spécialistes.
La dernière journée était similaire à celle de la veille avec beaucoup de rythme, une exigence physique renforcée et une compétence technique affinée.
Shin Shihan a proposé une quinzaine de bunkai correspondant à plusieurs kata supérieurs. Les participants reproduisant ensuite ces bunkai avec un partenaire d’une nationalité différente de la leur, comme demandé par Gorai Katsuhito Shihan.
Les candidats sont ensuite passés par groupes de trois, par nationalités, pour présenter les kata correspondant au quatrième dan (Kanku) et au godan (Sushiho). Les commentaires, remarques et corrections des deux Shihan Japonais ont suivi la présentation par chaque groupe.
La toute dernière séquence était consacrée aux combats lors desquels toutes et tous se sont rencontrés. Plusieurs KO et de nombreux knockdowns ont été enregistrés à cette occasion. Sans aucune prétention de notre part, les Français se sont montrés les plus percutants et les plus efficaces lors de cette session de combat. Les félicitations des Shihan Canadiens et Australien en attestent clairement.
Au global, ce stage était, selon notre expérience, d’un niveau vraiment élevé et adapté à des pratiquants visant des hauts grades. Il a permis de s’accorder sur les modifications des kata. Gorai Katsuhito Shihan a bien appuyé sur le fait qu’il nous revenait dès lors, en tant qu’instructeurs, de diffuser ces nouvelles versions. Un travail de coordination et d’excellence technique ainsi que morale nous a été clairement demandé. Le responsable pour les Etats Unis a également évoqué le rôle d’éducation pour les jeunes pratiquants. Le Kyokushinkai karatedô se doit d’être carré et regardant sur l’attitude dans les dôjô. Ce dernier point valant, entre autres, pour les saluts, le port du dôgi, les notions de respect et de rectitude. L’idée d’une méthode globale de budô et d’éducation par ce biais a été mise en avant.
Nous achèverons ce compte rendu par des remerciements aux Shihan et aux participants. Néanmoins, comme tout n’est pas blanc ou noir et que karatejapon ne donne pas dans le politiquement correct, nous nous permettrons deux remarques négatives.
Lors des combats, un aspirant Canadien au yondan a demandé à deux des Français "d’y aller doucement en raison de son âge avancé" (61 ans). Pour autant, cette personne a ensuite cherché immédiatement le coup dur par surprise. Cette attitude répréhensible l’a desservi, notamment contre le premier des Français à le rencontrer et qui lui a infligé deux knockdowns. Les autres participants se sont montrés honnêtes, courageux et méritants.
Egalement, l’intervention du Shihan Polonais pour demander de la retenue quand ses élèves étaient largement dominés nous a semblé déplacée, malgré tout le respect qui lui est dû.
Au total, sur seize candidats, cinq ont échoué dont deux Polonais aspirant au yondan et le Canadien dont il est fait mention plus haut.
Nous espérons que ce compte rendu aura intéressé le plus grand nombre de nos membres et visiteurs.