par karatejapon » Ven Jan 08, 2021 11:04 am
Nous pouvons répondre de façon indirecte mais malgré tout plutôt précise, au travers de nos conversations à ce sujet avec deux Shihan au Japon. Nous ne nommerons pas ces personnes faute de leur accord explicite à cette heure et dans la mesure où ils s'agissaient d'échanges informels.
Selon l'un d'eux, cette modification des kata correspond à une démarche personnelle de Matsui Shokei Kanchô. Elle s'inscrit dans le cadre de sa recherche continue et son ressenti dans l'évolution de "son karate". Des kata exécutés avec peut être moins de force mais plus de vivacité traduisent les transformations qui s'opèrent chez les êtres humains avec le processus naturel de l'avancée en âge. Qui plus est, le Directeur mondial du Kyokushinkaikan a répété à plusieurs reprises devant des Shihan et Sensei qu'Oyama Masutatsu Sôsai lui-même est toujours resté dans une posture de recherche et d'évolutions. Enfin, encore selon les propos tenus par le Kanchô, le karatedô ne doit pas être une sorte de musée. Il doit rester vivant et savoir se réformer.
On peut considérer, in fine, qu'en qualité d'héritier du Kyokushin karate, Matsui Shokei Kanchô possède toute latitude pour faire vivre et évoluer son Ecole.
D'après l'autre Shihan évoqué, ajouter des kata obéit à une logique de retour vers les origines du Kyokushin karate. En effet, le fondateur travaillait notamment souvent Tekki sono ichi et faisait régulièrement référence au tôde d'Okinawa.
La modification de certains kata s'explique par les mêmes raisons. L'influence de la Gôjû ryû est indéniable et ne doit pas se faire en opposition au Kyokushin karate qui propose donc des kata tirés des origines et d'autres, élaborés par le fondateur lui-même, selon son ressenti à un moment donné de sa vie et de sa recherche perpétuelle.
Nous espérons que ces explications pourront vous satisfaire et, en tout cas, elles nous semblent être une base intéressante pour répondre à la question de Sua.
Pour jcm, effectivement, les kata exécutés en forme ura ne sont pas comptabilisés dans le nombre total par l'IKO. Le nombre de vingt huit est donc avéré. A défaut, on pourrait alors ajouter ceux réalisés à rebours, par exemple. Il s'agit d'exercices destinés au travail foncier, qui possèdent plusieurs vertus, mais ne sont pas de "kata de combat".