Au niveau mondial, le Shotokan karatedô reste une des deux Ecoles parmi les plus répandues. Si une certaine unité existe bien, en creusant quelque peu le sujet il apparaît que ladite unité n’est que de façade. En effet, à l’instar d’autres ryû, cette Ecole a connu - et connaît encore - des scissions majeures. Une recherche au Japon et aux Etats Unis, essentiellement au niveau de la presse papier spécialisée, nous a permis de distinguer plusieurs courants distincts.
Si la Japan Karate Association reste de loin la première mouvance de l’Ecole fondée par Funakoshi Gichin Sensei, le groupe Shotokan Karate International, fondé et toujours dirigé par Kanazawa Hirokazu Shihan, est lui aussi important en ce qui concerne ses effectifs et notoriété globale.
C’est à l’étranger que l’on trouve le plus de groupes s’étant émancipés - parfois totalement - du Shotokan karatedô originel. Et c’est aux Etats Unis et en Afrique du Sud que l’on retrouve le plus d’entités qui vivent en autarcie, généralement dirigées par un Sensei incontestable, pas nécessairement Japonais. Outre Atlantique nous avons dénombré pas moins de cinq groupes, dont deux en Californie, évoluant en totale indépendance par rapport au Japon, après sécession avec la Nihon Karate Kyoukai. Ce dernier label, souvent considéré à juste titre comme un gage de qualité, est également utilisé par un groupe sud africain qui ne revendique pourtant aucune attache avec ce que nous pourrions appeler "la maison mère". Cela n’a pas empêché ses responsables de décerner des grades jusqu’au huitième dan, sur le modèle de ce que pratique la JKA.
Ce ne sont là que quelques exemples mais qui démontrent clairement que toutes les ryû majeures sont frappées par le phénomène des scissions. Le Shotokan karatedô ne fait donc aucunement exception à la règle, même si la discrétion semble à ce niveau plus présente que pour d’autres Ecoles.