Tuons tout de suite le suspense c'était vraiment génial ! Je me suis régalé.
Date : 9 et 10 Juin 2012
Lieu : Osaka
Personnes concernées : Juniors et adultes.
Catégories Adultes : lightweight (-70) ; Middleweight (-80) ; Light heavyweight (-90) ; Heavyweight (+90)
Nationalités présentes : Japon, Australie, Russie, Iran, Kazakhstan et Pologne.
Note : comme d'habitude, aucune photographie autorisée (ce n'est pas faute d'avoir essayé..) . La partie média étant assurée par l'organe Kyokushinkaikan elle-même avec 5 personnes estampillées Média Presse qui filmaient et photographiaient. Le DVD du tournoi sera produit par Média 8, qui avait son stand à l'entrée.
Le samedi était consacré aux deux premiers tours et le dimanche aux 1/4 ; 1/2 ; place de 3eme et finale. Les juniors et femmes combattaient le matin et les hommes l'après-midi.
La journée du dimanche commença à 9.30 et se finit vers 17.30 avec la remise des 4 coupes par catégorie. Coupes énormes, tradition japonaise oblige.
J'arrive, dans la matinée, accompagné de ma douce au Osaka furitsu taiikukan (pour ceux qui connaissent un peu Osaka, c'est l'endroit ou à lieu le Osaka san getsu basho de Sumo). A l'entrée, une grande affiche et peu de monde mais des Osu de partout. On achète nos billets (Y 5000, quand même) et on passe la porte ou l'on est accueilli par deux gros bébés dont un qui me lance Osu. Cherchant mon billet (hé oui, déjà..) je réponds mécaniquement Osu jusqu'à ce que je lève et m’aperçoive que c'était mon Senpai Nidan qui me saluait. Emploi de l'imparfait car n'ayant pas levé la tête à temps, la sienne était déjà occupé au client suivant. Je décidais donc réparer cette erreur et d'attendre qu'il est fini pour le saluer. 30 secondes plus tard, je pouvais pénétrer dans l'enceinte l'esprit du devoir accompli..
Deux mètres plus tard "Shiro .. ni, san" . C'est sur le tournoi avait commencé et je ne m'étais pas trompé d'endroit.
Première impression : peu de spectateurs pour un tournoi pareil. Il s'avéra que pour les championnats séniors masculin, il y eu plus de monde. Ne me demandez pas de chiffrage, j'opterais pour un 300 mais ma moitié serait plus pour 500 - 1000. Enfin, les tribunes étaient loin d'être remplies, une était même carrément vide.
Autre fait marquant : l’absence de Matsui Kancho le matin. Néanmoins, je l'ai vu l'après midi.
A propos d'officiels (j'étais pas très loin d'eux), il y avait une grande partie du gratin de la Kyokushinkaikan: Matsui kancho, le président et le vice président de l'organisation Japonaise, etc.. Ryu Narushima (que je pensais plus grand) en costume avec oreillettes, Arthur Hovanessian qui, en plus de coacher l'équipe du Honbu Tokyo, a assuré lors d'une démonstration la présentation des règles de combats.
Une très bonne idée que d'énoncer une règle en Japonais, de la montrer en "pratique" puis de simuler un combat montrant ces techniques qui seront soumises à sanction.
L'organisation était correcte dans l'ensemble sauf que les temps d'attentes n'étaient pas annoncés, il y a eu qques couacs et retards ce qui donnait une petite sensation d'organisation amatrice. Parfois, j'ai eu l'impression d'être à mes compétitions régionales (voire nationales) en France. Ceci étant dit, aucun gros reproche et tout s'est bien déroulé.
Le public, très discipliné dans la grande majorité (japon avez-vous dit?) se levant pour le Kimi ga yo. Bref, seule la délégation russe devrait, en majorité, s'acheter une éducation au Familly Mart du coin..
Puisque nous parlons des Russes, entrons dans le vif du sujet. Cette délégation, qui comptait dans ses coaches l'actuel champion monde (qui s'est fendu d'un speech assez sympa), n'a pas impressionné par sa technique mais plutôt par sa capacité de récupération au-dessus de la norme et par sa force de frappe (un superbe KO en léger en Shita tsuki).
Peu de KO dans ces phases finales. A l'exception, en finale femme, d'un autre shita-tsuki... en pleine tête. La réceptionniste (si l'on peut l'appeler ainsi) est restée à terre de longues minutes pour sortir sur civière en se tenant la mâchoire. Pour l'anecdote, elle a quand même gagné le tournoi sur disqualification de son adversaire mais n'a pu aller chercher sa médaille.
Les autres nations étrangères se sont fait plus discrètes, à l'exception d'un Australien en lourd (Shaune Ofarell) qui a fait un 1/4 de finale monstrueux. Malheureusement, il n'a pu ré-éditer sa performance en demi et se fait sortir en prolongation par un ours venu de l'oural qui n'a pourtant pas montré grand chose.. Dommage, il y avait, me semble-t-il, largement la place pour lui de passer. A quoi est-ce du ? La pression, le physique (36 ans) ?
Donc voici un Russe en finale qui sort un Japonais au 1er, 2eme et 3eme tour. Allons-nous avoir, à l'instar du dernier championnat du monde, un Tsar tronant au sommet de la hiérarchie ? A priori, c'était bien parti.. Se présente face à lui pour contrecarrer l'hégémonie russe, 荒田 昇毅 (arada syoki), le dernier représentant Nippon :25 ans (il fait bien plus jeune), 1m84 et 102 kg venant de Chiba (banlieue de Tokyo). Un combat de feu ou le Japonais a dominé son opposant sur tous les points et une victoire amplement méritée : 5-0 à la déçision et Kancho devait respirer !
Les catégories plus légères ont vu une hégémonie japonaise et de très beaux combats avec d'excellents techniciens mais surtout certains se sont révélés être des tacticiens hors-normes. J'ai beaucoup appris là-dessus. Une constante dans ce tournoi : ceux qui avaient les positions les plus stables sont allés les plus loin dans le tableau (à méditer). Ceci fait réfléchir quant aux sautillements de certaines écoles, mais c'est un autre débat.
Techniquement, plus d'enchaînements et de variations chez les légers mais c'était à prévoir.
En tous cas, j'ai adoré et j'y reviendrai l'année prochaine ! (en combattant ?

De votre envoyé spécial à Osaka, à vous les studios !