par karatejapon » Ven Jan 10, 2020 5:26 am
Récent vainqueur du World Open, en novembre dernier, Ueda Mikio s’est prêté avec simplicité et candeur au jeu des questions et réponses la veille de la fin du kangeiko. Nous reproduisons ici ses propos.
- kJ: "Quand as-tu cru en tes chances pour le World Open?"
- U.M.: "En fait le déclic est venu très tard, lors d’un stage en Russie. Je me suis entraîné avec plusieurs de mes adversaires potentiels et me suis dit alors que je pouvais peut-être m’imposer face à eux. Ils étaient très forts mais j’ai compris que je pouvais hausser mon niveau et bien figurer. J’en ai parlé avec mon Shihan et aussi avec Kanchô qui m’ont assuré que j’avais ce qu’il fallait pour réussir même si d’autres combattants étaient plus favoris que je ne l’étais."
- kj: "Quand as-tu commencé ta préparation mentale et psychologique pour le tournoi?"
- U.M.: "J’ai commencé vraiment à y penser un an avant. Les choses se sont formées progressivement dans ma tête, ce n’est pas venu d’un coup. J’ai visualisé petit à petit des combats possibles contre certains adversaires potentiels. Mais bon...c’est un processus qui a pris du temps. Je ne savais pas trop comment appréhender tout cela au début. J’y pensais mais c’était encore diffus. Après, rapidement, je me suis dit que je devais me pousser psychologiquement. Il m’a fallu du temps pour mettre en place un mode de pensée et de réflexion pour me préparer. Seul c’est très difficile mais mon Shihan m’a aidé."
- kj: "Et physiquement? Comment as-tu mis tout en place? Avais-tu un système particulier?"
- U.M.: "C’était plutôt classique, il n’y a pas énormément de moyens différents, il faut beaucoup s’entraîner.
J’ai mis des choses en place avec les Shihan et les Sensei au fur et à mesure.
Pour la résistance et l’endurance j’ai commencé avec des séquences de quatre minutes sur plusieurs exercices puis je suis passé jusqu’à vingt et même trente pour certains exercices spécifiques. Si j’avais, par exemple, des séries de dix à réaliser sur un exercice particulier, pour la dernière je passais à onze. C’est bien physiquement mais aussi mentalement. Ça permet de se dépasser souvent et ça sert quand il y a des prolongations."
- kj: "As-tu douté durant la finale?"
- U.M.: "C’était très dur en effet mais j’ai essayé de ne pas me poser trop de questions sinon on lâche prise. Eremenko était très fort et il ne baissait pas vraiment physiquement durant le combat. J’ai surtout essayé de ne rien montrer car il m’a touché plusieurs fois sur l’extérieur de la cuisse gauche. Même si les spectateurs ne l’ont pas vu, j’avais vraiment mal, ses coups étaient efficaces. Comme je n’ai pas montré que j’étais touché il a arrêté de frapper au même endroit, heureusement pour moi. Ça s’est joué à très peu de choses et je ne savais même plus où nous en étions au niveau du nombre de planches brisées durant l’épreuve de tameshiwari. A la fin j’étais épuisé et content que le combat soit fini...j’étais au bord de la rupture, tant mentale que physique. Eremenko est vraiment fort, comme une machine mais j’ai tenu...c’était très dur."
Nous restons seul responsable des éventuelles erreurs de traduction et d’interprétation des propos tenus par Ueda Mikio qui vient d’obtenir le grade de sandan.