par karatejapon » Ven Jan 18, 2019 4:48 pm
Lors de son cours qui ouvre traditionnellement le camp d’hiver, Matsu Shokei Kanchô a insisté sur plusieurs points. Certains concernaient la technique alors que d’autres relevaient de domaines différents et néanmoins subtilement reliés à cette même technique.
Evoquons d’abord les premiers cités, à la première personne afin de rendre au mieux les idées du Kanchô.
« Pensez toujours aux bases. Si je vous les fait reprendre aujourd’hui c’est que sans une technique juste et forte il n’existe pas de bon karate. Quand j’ai commencé, à l’âge de treize ans, mes premiers senpai insistaient beaucoup sur cette idée. Bien sûr, comme j’étais jeune je voulais sans arrêt combattre, alors refaire sans arrêt les techniques de base était plutôt ennuyeux. Néanmoins j’ai vite compris qu’ils avaient raison et qu’il n’y avait pas d’autres façons de progresser. Quand je suis devenu un compétiteur de niveau international Oyama Sôsai m’a toujours rappelé cette même idée qui consiste à reprendre les bases. Même si ça semble différent du combat, en réalité c’est directement relié. Il faut que vous le compreniez et n’oubliez jamais ce point.
Pour être fort techniquement il ne suffit pas de répéter des exercices de kihon car ce que vous mettez dans vos gestes fait la différence. Comprenez que ceci est essentiel. Vous devez être dans la technique, vous focaliser dans chacune d’entre elles. »
« Je vous demande d’enchaîner les techniques à un rythme rapide et c’est aussi comme ça pour l'entraînement du matin. Mais faites attention car aller vite ne signifie pas faire n’importe quoi. Vos bras et vos jambes ne doivent pas être comme un flipper où la bille va partout et n’importe comment de façon anarchique. Vous devez maîtriser chaque geste, particulièrement quand vous êtes fatigués en fin d’exercice. Ne vous laissez pas aller, c’est une erreur commune et à éviter absolument, même si vous enchaînez cent mouvements. »
« J’en vois certains d’entre vous, même des champions au deuxième rang, commettre une erreur importante.
Votre corps penche à droite et à gauche pour venir frapper sur les côtés. Votre tête est entraînée dans le mouvement et vous perdez la rectitude, ce n’est pas bon du tout.
Regardez les boxeurs. Même les amateurs font attention à cet aspect quand ils travaillent en shadow, comme les professionnels. Vous devez, vous aussi, corriger ce point en y réfléchissant avant et pendant l’exercice, c’est impératif. Si vous choisissez de frapper sur le côté de votre adversaire, décalez vous plutôt que de pencher votre corps. Vos pieds doivent bouger mais même si vous restez sur place la rectitude du corps ne doit pas disparaître. »
« Il est très important de visualiser l’endroit où vous frappez dans le vide. Vos bras et vos jambes de sont pas indépendants du reste de votre corps. Attention! Je ne dis pas qu’il ne faut pas être spontané, cela n’a rien à voir. Le problème est celui de la maîtrise de vos membres et des cibles que vous visez. Je parle là encore de travail dans le vide, pas contre un adversaire, parce que si vous êtes précis sans personne en face de vous, vous le serez tout autant en combat. Vous voyez, il faut commencer par le début pour construire sa technique.
Dans le vide donc, surtout avec les techniques de jambes au niveau jôdan, il est très important de visualiser une cible et de chercher la précision maximale. Bien entendu, c’est plus facile devant un miroir mais, justement, il faut être capable de travailler de cette façon sans repère particulier. Oyama Sôsai me reprenait souvent sur ce point et il avait raison, bien sûr.
Quand je préparais le World Open de 1987 Sôsai me faisait souvent prendre conscience de la recherche impérative de cette précision, surtout quand j’exécutais des jôdan mawashigeri. Cela m’a beaucoup aidé durant le tournoi car je trouvais la cible de façon instinctive.
Comprenez qu’il ne s’agit pas d’une technique avancée et que tous ici présents, des ceintures blanches jusqu’aux plus avancés, devez travailler de cette façon. Ce n’est pas un secret mais, à nouveau, de la technique de base. Ne l’oubliez pas tout au long du stage et quand vous rentrerez dans vos dôjô. »
Les éventuelles erreurs de traduction et/ou d’interprétation des explications de Matsui Shokei Kanchô relèvent de notre unique responsabilité.