par karatejapon » Dim Jan 12, 2014 3:52 pm
Afin de ne pas être répétitif, nous ne reprendrons pas, heure par heure, le déroulement de ce gasshûku, très similaire à celui de l'année dernière. Vous pouvez vous référer au compte rendu du kangeiko 2013 (quatre articles dédiés l'année dernière sur ce même forum) pour un récit complet. Néanmoins nous souhaitons vous faire partager les paroles et remarques prononcées par divers intervenants de ce kangeiko, sous forme d'un verbatim. Nous restons à votre disposition pour répondre à vos questions et apporter, tant que faire se pourra, des précisions.
Matsui Shokei Kanchô, Directeur mondial du Kyokushinkaikan, lors de son allocution le premier soir du stage et à d'autres occasions:
- "Ce kangeiko sera difficile car il fait plus froid cette année mais je sais pouvoir compter sur vous pour vous dépasser. Donnez vous à fond."
- "Quand vous serez fatigués et que vous aurez très froid, puisez dans vos ressources mais aussi dans la force du groupe. On peut faire beaucoup de choses seul mais tous ensemble on va plus loin."
- Répondant à la question d'une jeune pratiquante quand au type d'homme qu'était Oyama Masutatsu Sôsai: "Il est difficile pour moi de répondre...Il y aurait tellement de choses à dire...Mais, tout d'abord, Oyama Sôsai était un homme, pas un esprit ou un dieu. Inutile d'enjoliver ou broder. Ce que je peux dire c'est que j'ai passé beaucoup de temps à ses côtés, notamment lors de ses voyages à l'étranger. Je pourrais conter de nombreuses anecdotes mais je me contenterai de vous dire qu'il était bon et bienveillant avec ses deshi. Il s'inquiétait de tous et n'oubliait jamais de s'occuper de nous, s'enquérir de nos besoins.
Egalement, il ne critiquait pas mais observait ce que les pratiquants d'autres Ecoles faisaient. Pour lui, sa ryû était à l'égale des autres grandes Ecoles, Shotokan, Wadô, Gôjû et Shitô. Il ne cherchait pas d'opposition et respectait les idées des autres. Ceux qui parlent d'antagonisme de savent pas. Sôsai était un homme pondéré et posé qui n'avait pas besoin de ça."
- "Oyama Sôsai a délibérément choisi de nommer son Ecole Kyokushinkai et non pas Kyokushin ryû pour des raisons claires. Il l'a bien expliqué mais, à l'époque, peu ont écouté et encore moins ont compris.
Je vais vous expliquer son raisonnement simple et quelque part prophétique. Sôsai a toujours considéré proposer une méthode qui pouvait s'exprimer de façons différentes. Un peu comme dans une famille où tous sont d'accord sur le but mais choisissent des chemins différents pour y parvenir. Selon lui, la Kyokushinkai était bien une Ecole en tant que telle mais aussi une forme de proposition pour atteindre à l'efficacité maximale en combat tout comme dans la vie quotidienne. Là se trouve l'origine du nom qui ne pourra changer."
Francisco Filho Shihan, godan, ancien champion du monde toutes catégories, venu spécialement du Brésil pour participer à ce kangeiko:
- "Il est absolument nécessaire de travailler quotidiennement le kihon et le idogeiko. A défaut, vous ne pourrez améliorer votre technique et ne progresserez ni en kata ni en kumite. Même si vous êtes fort en combat vous n'arriverez à rien sans une technique excellente."
- "Lors de longues séries - peu importe sur quelle technique - vous devez tendre à l'excellence sur chaque mouvement. Le but est de rechercher le mouvement parfait, à chaque fois. Sinon il ne s'agit que de bouger votre corps. Pas besoin de pratiquer le karate pour ça, vous perdriez votre temps."
- "En kumite il faut être bon dans tous les compartiments, pas seulement défensivement car, sans attaques, rien ne se passe. Vous devez être agressif et actif."
- "La forme de combat du Kyokushinkai karate fait que, aussi bon soit-on, on reçoit beaucoup de coups. Il faut donc renforcer le corps en s'habituant à recevoir des coups violents. C'est l'esprit qui fera la différence. Sans mental fort, votre corps ne sert à rien. Après, si possible, il est important de prendre du muscle car nos combats sont vraiment très durs."
Goda Yûzo Shihan, hachidan et numéro deux du Kyokushinkaikan:
- "Il fait -8° pour ce premier entraînement matinal mais ici nous pratiquons le Kyokushin karate, alors torse nu pour les yûdansha. Allez vite!"
- "Personne ne doit arriver en retard durant ce gasshûku, à aucun moment et pour aucune raison! Que ce soit pour les entraînements, pour manger, ou aller au bain. C'est clair? Non mais...!"
Patrick Fard Shihan, godan, responsable pour la Californie, venu avec deux deshi et qui ne compte plus le nombre de participations après trente huit années de pratique ininterrompue:
- "Venir ici est tout simplement exceptionnel. Je ne sais même plus à combien de kangeiko j'ai participé. Il faut prendre du plaisir, apprécier le lieu et le moment. Pratiquer pour soit et intérioriser est important. On s'améliore sans bruit. Inutile d'en parler aux autres, ce sont des choses qui viennent progressivement et un jour on s'en aperçoit.
Regarde autour de toi, les montagnes sont magnifiques. Sens-tu cette énergie? Nous avons de la chance d'être ici, j'en suis conscient."
Narushima Ryû Sensei, yondan, responsable des évènement internationaux du Kyokushinkaikan et proche collaborateur du Kanchô:
- Intervenant lors du travail de Bassai dai, conduit par votre serviteur sous la supervision d'un Sensei yondan: "Ce kata débute par un mouvement puissant néanmoins empreint de fluidité. D'autres techniques sont exécutées en force mais il ne faut pas oublier les phases plus subtiles. Bassai dai est très intéressant à ce niveau car on trouve de tout et il faut savoir alterner les parties lentes et celles rapides, idem pour la puissance développée. Répétez encore dès que vous le pourrez. La maîtrise ne viendra qu'après un long travail. Il y a tellement à découvrir."
Nous remercions ici tous les membres de l'encadrement de ce kangeiko ainsi que tous les pratiquants inconnus avec qui nous avons échangé dans un état d'esprit toujours aussi exceptionnel. Altruisme, émulation, encouragements mutuels, solidarité, des valeurs jamais démenties lors de ce gasshûku d'hiver.
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