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Kangeiko 2013 - Deuxième partie

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Kangeiko 2013 - Deuxième partie

Message par karatejapon » Jeu Jan 10, 2013 9:50 am

La première journée du kangeiko touche à sa fin.

Le dîner étant servi à 18:00, nous voilà tous, dix minutes avant l'heure, installés dans la grande salle qui nous accueille pour chaque repas. De longues tables posées sur les tatami sont dévolues à chaque sous groupe et nous sommes assis sur des zabuton, les traditionnels coussins japonais.
La nourriture est elle aussi très japonaise et entraîne plus d'un fou rire parmi les étrangers, pas toujours férus de certaines spécialités locales dont le fameux nattou, des haricots fermentés particulièrement odorants et au goût disons particulier pour le moins. Les Nippons généralement en raffolent et s'amusent de notre inquiétude. Si Julien Porterie Sensei craint plus que tout cette spécialité, Romain Anselmo Senpai, lui, trouve ça "mangeable" et fini sa portion. Toutes les perversions sont dans la nature comme dit l'autre...

A l'arrivée de Goda Yûzo Shihan tous se lèvent selon les commandements donnés et saluent avant de s'installer en seiza ("assis sur les talons"), dans le calme inhérent aux groupes japonais. Matsui Shokei Kanchô fait son entrée et la même opération se répète.
Après une courte prière de remerciements pour ce repas, nous pouvons enfin entamer le dîner. Les conversations sont calmes et la bonne humeur est de mise.
Tout est réglé en vingt minutes et après les saluts pour le départ des deux figures les plus importantes du Kyokushinkaikan, nous sommes invités à débarrasser les tables et ranger la salle. En effet, il n'est pas question de laisser le personnel du ryôkan se charger de tout. De même, la plus grande courtoisie vis-à-vis de ce même personnel nous a été demandée, tout comme pour les autres clients présents durant notre séjour. Dans le même ordre d'idée, l'utilisation de l'ascenseur n'est pas autorisée à notre groupe dans ce bâtiment de cinq étages. Tout cela est très japonais et reste normal pour les pratiquants, habitués à la discrétion et l'abnégation. L'image du Kyokushin karate doit rester impeccable en toute circonstance.

Nous revenons tous dans la grande salle pour la conférence prévue de 19:00 à 21:00.
Assis sur les tatami en longues lignes, nous écoutons le Directeur mondial nous livrer ses vues sur divers sujets. Il nous parle de l'état du Kyokushinkaikan, des résultats des tournois de l'année écoulée, des évènements à venir et du karatedô en général.
Matsui Shokei Kanchô rappelle qu'il attend de tous un important investissement lors de ce camp d'hiver.
Un verbatim partiel est ici de mise: "Je sais bien qu'il fait froid et que ce camp est toujours exigeant sur les plans physique et psychologique mais dites vous que ce n'est qu'une fois par an. Sôsai nous a montré la voie, il a souffert ici, seul, alors pensez-y quand vous vous sentirez misérables dans le froid. Vous en sortirez plus forts et le groupe vous portera. J'attends de vous un dépassement, de la solidarité et un Kyokushin Spirit irréprochable."

Une fois ce discours d'une vingtaine de minutes achevé, débute la session des questions/réponses. Chaque groupe en posera une et Akaishi Makoto Sensei, converti en maître de cérémonie, fait passer le micro aux différents intervenants par Sawamura Yûta Senpai, son assistant pour toute la logistique de ce stage.
Quand arrive le tour de notre groupe, votre serviteur a été désigné pour poser une question. Ce choix, entériné par les deux Sensei yondan dirigeant notre unité, n'est pas un hasard. D'abord, je suis étranger et cela contribue à renforcer le sentiment d'intégration des rares non Japonais présents pour ce kangeiko. Ensuite, je suis Senpai donc ma question a été jugée pertinente et profitable au plus grand nombre. Enfin, dans un souci d'ordre pratique, je connais la langue japonaise, ce qui simplifie grandement les choses.

Passons ici au récit à la première personne: "S'il vous plaît Kanchô, je souhaite obtenir des éclaircissements quant à la pratique du (bâton long d'environ six pieds, soit 1m82). En effet, je voyage beaucoup et visite de nombreux dôjô IKO mais je note une quasi absence de cette pratique. Certains enseignants affirment même que cela n'a pas grand chose à voir avec le karatedô alors qu'en France, sous la tutelle de Jacques Legrée Shihan, nous suivons vos recommandations sur le sujet et poursuivons la pratique. Qu'en est-il? Merci. OSU"

"Je sais que la France est fidèle au Kyokushinkaikan et votre sérieux est reconnu et apprécié. Legrée Shihan donne toujours la bonne direction à suivre. C'est lui qui a raison car le travail du doit se poursuivre. Les Sensei qui ne font pas travailler cette arme à leurs deshi se trompent ou, plus simplement, ne connaissent pas sa pratique.
Il est vrai que le syllabus Kyokushinkaikan (sorte de guide technique avec les programmes pour chaque niveau détaillés) ne mentionne pas toujours cet entraînement au mais je l'ai dit et le répète: cette pratique est une partie indissociable du Kyokushinkai karate. A chacun donc de faire un effort et apprendre les kata afin d'en assurer la transmission."

Nous souhaitons maintenant vous faire part d'une question qui nous semble plutôt intéressante dans ce contexte. Posée par un shôdan du groupe suivant, elle pourrait passer aux yeux de certains pour politiquement incorrecte.

"Kanchô, s'il vous plaît, que pensez-vous du fait que les étrangers remportent depuis deux ans maintenant la plupart des tournois majeurs? Est-ce normal? Le karatedô est-il en train de nous échapper? Faut-il limiter l'accès aux étrangers ou bien existe-t-il une autre solution afin que le Japon reprenne la main?"

"Il est vrai que malgré de bons résultats lors du dernier World Tournament, les Japonais sont régulièrement battus. Les deux finalistes étaient étrangers, tout comme à l'Open de New York et tout récemment encore, Navarro contre Kapanadze. Mais je ne vois pas ça comme un problème. Nous sommes un groupe présent dans le monde entier et nous formons une sorte de grande famille.
Même si des tensions existent actuellement sur le plan diplomatique entre le Japon et la Chine ou la Corée du Sud, à notre niveau, nous devons rester ouverts. Si nous développons des dôjô dans ces pays c'est pour travailler et progresser ensemble.
Je demande donc aux combattants Japonais de s'entraîner encore plus et devenir plus forts. J'ai bon espoir pour les prochaines échéances, je sais pouvoir compter sur vous."

(Pour mémoire, Matsui Shokei Kanchô est Japonais de naissance et de nationalité mais de souche ethnique coréenne.)

Ainsi se termine cette première journée de stage, nous regagnons nos chambres pour profiter des confortables futon (literie japonaise).



La suite du récit de ce kangeiko sous peu.
Dernière édition par karatejapon le Ven Jan 11, 2013 7:00 pm, édité 6 fois.
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Message par liptonic » Jeu Jan 10, 2013 1:26 pm

La réponse de Mtasui Kancho à ta question ne t'a-t-elle pas laissé sur ta faim? (certes on est dans le politiquement correct, surtout au Japon)

Avez-vous pu voir les têtes du groupe des compétiteurs du Honbu lors de l'énoncé de la question spéciale ayant trait à l'hégémonie des étrangers lors des tournois?

Par ailleurs, à part toi, les autres étrangers parlaient-ils Japonais? Si non comment ont-ils fait pour comprendre les discours/instructions?
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Message par karatejapon » Jeu Jan 10, 2013 6:55 pm

Pas vraiment car je n'attendais rien d'autre qu'une confirmation quant à l'orientation suivie par Jacques Legrée Shihan. Elle est venue, même si on peut s'interroger sur la vision de certains enseignants à propos de la pratique systématisée ou non du .

Les membres de l'équipe du Honbu dôjô n'ont pas bronché.

Jason, shôdan Néozélandais et préparateur physique au Ichigeki Center, parle japonais, tout comme Chris, nikkyû Anglais qui vit au Japon depuis cinq ans.
J'ai, pour ma part, traduit les points importants pour mes deux camarades Français.
Il est certain que sans parler japonais on perd bien des informations importantes.
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