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Jphoenix au Japon

Description de la pratique réelle du karate au Japon.

Jphoenix au Japon

Message par karatejapon » Dim Sep 03, 2006 8:23 pm

Jphoenix et son épouse, membres du site, se sont rendus pour la première fois au Japon cet été. Ils en ont, bien entendu, profité pour s'entraîner.
Nous vous proposons donc de suivre l'interview qui suit, Jphoenix ayant aiùmablement accepté de se prêter au jeu des questions/réponses.

- kj: "Pouvez vous vous présenter ainsi que votre parcours en Arts Martiaux?"

- J.: "J'ai 29 ans, marié depuis 4 ans.
Avec ma femme - 23 ans - nous débutons notre 3ème saison de karate Shotokan F.F.K. (ma femme est ceinture orange, moi verte), de jujitsu F.F.J.D.A. (tous les deux ceinture orange) et notre 2ème saison d'aikidô F.F.A.A.A.</b> (tous les deux ceinture jaune).
Pour moi c'était un vieux souhait qui remontait à l'adolescence bercé par les Bruce Lee, Vandamme, Jacky Chan, etc. Pour tous les deux c'est l'occasion de faire du sport ensemble et d'occuper nos soirées et notre samedi après midi en apprenant pleins de choses indispensables dans la vie: self défense, self contrôle, anti stress, etc."


- kj: "Pourquoi ce voyage?"

- J.: "On voulait découvrir le pays d'ou viennent les Arts Martiaux que nous pratiquons, les gens et le mode de vie. Et personnellement je voulais vérifier si l'enseignement que je reçois correspond au karate japonais. Enfin, je voulais évaluer mon niveau."


- kj: "Comment avez vous trouvé le dôjô?"

- J.: "J'ai connu deux dôjô, un à Tôkyô et un à Ôsaka.
Ce qui m'a le plus surpris c'est qu'il n'y a pas de tatami, juste un parquet. Il est d'ailleurs très difficile d'avoir une bonne stabilité quand on transpire - c'est très glissant!
D'autre part, le cérémonial est très strict: salut avec dôjô kun et nettoyage du dôjô."


- kj: "Pouvez vous nous présenter les dôjô? Qui y enseigne? Quel a été le premier contact?"

- J.: "Le premier dôjô est le Honbu dôjô de la JKA dans un batiment banal de trois étages très propre avec de la moquette omniprésente. On marche pieds nus et on salue tous par des "OSU". Il y a 4 cours par jour du lundi au vendredi et 3 cours le samedi. Plusieurs Sensei se relaient pour assurer les différents cours qui sont selon leur choix plus axés sur kata, kumite ou kihon.
De nombreux élèves futurs enseignants aident les Sensei dans les cours, notamment pour corriger chacun un élève.
Lors de mon premier cours j'ai rencontré un Sensei Français 5ème dan qui va chaque année au Japon. Il m'a aidé et m'a expliqué ce qu'il fallait faire et ne pas faire.
Ce cours, le lendemain de notre arrivée au Japon, a été très dur physiquement. Avec le décalage horaire, la chaleur étouffante et l'humidité importante, je n'avais plus de force au bout de dix minutes. Le cours durait une heure et on a eu l'autorisation de boire au bout de 35 minutes environ!
Les élèves Japonais, en nombre ce jour là, ont été très sympas et je me suis senti à l'aise avec eux. Aucun regard curieux ou méprisant. Ils travaillent à 100% et avec kime donc il faut etre vigilant et réactif! Je n'ai d'ailleurs pu éviter qu'à 90% un jôdan oi tsuki, à cause d'un manque d'attention du à la fatigue, de la part d'une karateka ceinture noire.
Le deuxième dôjô ou malheureusement je n'ai eu qu'un seul cours était perdu dans le parking souterrain d'un immeuble! Le Sensei a passé pratiquement tout le cours à s'occuper uniquement de moi. Patiemment il m'apprenait et rectifiait les techniques et positions pendant que son assistant enseignait aux autres élèves.
A la fin du cours nous avons regardé le dernier championnat JKA à la télé et il nous a offert une bière!"


- kj: "Est-ce différent de ce que vous connaissiez jusqu'à présent? Si oui quelles sont ces différences?"

- J.: "Les cours étaient très techniques mais axés surtout sur les bases (positions, déplacements, gestes exacts) en insistant sur le role des hanches, la respiration et la contraction des muscles en bout de course.
Par contre, étonnnament, pas de bunkai et pas de karate jutsu!
Le fait qu'un assistant soit à nos cotés et nous corrige est un privilège. Il y a peu d'interventions par les élèves, on ne s'adresse pas au Sensei mais à ses assistants. Il n'y a pas de bruit, les élèves sont respectueux et tout le monde écoute avec respect."


- kj: "Beaucoup de non Japonais aux cours? Quelles relations avec les autres élèves?"

- J.: "Dans certains cours il y avait plus de non Japonais que de Japonais! D'après ce que j'ai compris le karate n'est pas un sport prisé au Japon.
J'ai eu de bons contacts avec les autres karateka mais limités du fait de la langue et du temps. Nous étions tous pressés et les karateka Japonais et moi parlons peu anglais!!!"


- kj: "Avez vous le sentiment d'avoir appris et progressé?"

- J.: "J'ai beaucoup appris du fait que j'avais toujours quelqu'un proche de moi pour me corriger. Je travaille depuis mon retour à m'améliorer."


- kj: "Ce type de voyage est il utile ou est ce une sorte de gadget?"

- J.: "A mon avis tout dépend de ce qu'on recherche.
Si vous croyez être au top dans votre Art, n'y allez pas. Par contre, si vous etes humble et savez vous remettre en question, l'expérience peut être profitable. Il ne faut pas s'attendre à trouver de vieilles techniques secrètes!
On m'a donné le cas d'élèves Européens shôdan qui après leur premier cours au Japon étaient écoeurés d'avoir passé une heure à faire gedan barai et oi tsuki en ne comprenant pas pourquoi il faut bouger les hanches."


- kj: "Qu'avez vous retiré de ces entraînements?"

- J.: "Cet enseignement m'a conforté dans l'idée que les bases sont tout. La perfection n'est jamais atteinte, il faut savoir se remettre en question et recommencer."


- kj: "Pas de regrets ou de mauvaises surprises?"

- J.: "Les regrets sont simples: ne pas avoir eu assez de temps pour suivre plus de cours et étancher ma soif d'apprendre. Aussi les explications non comprises à cause de la langue et du manque d'attention à cause de la fatigue."


- kj: "Votre vision du karate et de la pratique a-t-elle changé?"

- J.: "Ma vision du karate n'a pas changé, c'est un Art compliqué qui demande du temps et de la volonté. Il faut travailler sans relâche.
Ma pratique a changé, je travaille avec plus de kime en essayant de reproduire les gestes justes enseignés là bas."


- kj: " Comment s'est passé l'entrainement au retour dans votre dôjô habituel?"

- J.: "Les entraînements ont repris naturellement et normalement. Nous sommes un petit club et il n'y a pas de rivalités ni de jalousie entre nous.
Tout le monde nous a questionné sur notre expérience de touristes et de karateka, sur les éventuelles différences entre les cours japonais et ceux dans notre dôjô."


- kj: "Pensez vous que les pratiquants et enseignants Japonais soient surévalués?"

- J.: "Je n'ai jamais su le grade des enseignants ni des karateka Là bas. Cela a peu d'importance. On n'en parle pas. La ceinture ne veut rien dire. J'ai vu des ceintures blanches bien meilleurs que moi, des ceintures marrons faire des kata niveau FFK nidan, des ceintures noires suivre les cours de de professeurs plus jeunes qu'eux et peut etre moins gradés. Nous avons vu un cours enfants ou il y avait de nombreux enfants jeunes ceintures noires. Mais il faut dire qu'ils étaient doués.
Pour faire une parenthèse sur ce cours, le Sensei et son assistant criaient beaucoup sur les enfants et frappaient leurs jambes avec des batons de bambou souple pour leur faire rectifier les positions. Malgré cette rigueur les enfants riaient!"


- kj: "Comptez vous renouveler l'expérience?"

- J.: "Un grand oui!
J'ai encore beaucoup à apprendre et le Japon est un pays super. Les gens sont fantastiques et nous nous y sentons en sécurité."


- kj: "Avez vous noué des contacts sur place?"

- J.: "Le manque de temps nous en a empêché, malheureusement."


- kj: "Quelque chose à ajouter, des conseils à prodiguer à ceux qui envisagent le meme type de démarche?"

- J.: "Foncez! Pour les conseils ils peuvent nous contacter ou récupérer les informations sur votre site qui nous a magnifiquement aidé.
D'autre part, se rapprocher de la JKA France qui est en contact avec la JKA Japon et peut aider à trouver des dôjô. Au niveau de la FFK, il ne faut attendre aucune aide!"


Tous nos sincères remerciements vont à Jphoenix et son épouse qui nous ont consacré leur temps avec beaucoup de gentillesse et bonne volonté.
karatejapon
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