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Transmission des Ecoles

Description de la pratique réelle du karate au Japon.

Transmission des Ecoles

Message par karatejapon » Ven Sep 01, 2006 8:36 am

Certaines Ecoles ont connu au cours du vingtième siècle des fortunes diverses à la suite du décès de leur soke (Maître dépositaire des techniques d'une ryû). La transmission n'est pas simple et n'obéit pas toujours à des règles immuables.
Voyons ce qu'il en est à l'aide de quelques exemples.

Traditionnellement, au Japon, les Ecoles d'Arts Martiaux étaient transmises à un héritier choisi avant la disparition du Maître par ce dernier. Le processus était donc relativement simple et prenait en compte certains paramètres stricts.

A Okinawa, les ryû de tôde (ancienne appelation du karatedô) se transmettaient généralement de père en fils, à la façon japonaise. Une mort prématurée pouvait, bien sûr, donner lieu à des moments délicats à l'heure de choisir un successeur. Dans ce cas, les disciples avancés se consultaient et nommaient ce dernier. Si le droit d'aînesse était important, l'habileté martiale restait primordiale.

Globalement le système n'a guère changé mais les procès pour garder l'exclusivité d'un nom reconnu ont fleuri et des scissions sont apparues, donnant naissance à d'autres groupes.

Le cas le plus flagrant de ces vingt dernières années est celui du Wadô ryû karate. Le fils du fondateur, héritier "logique" prend le prénom de son père, la tête de l'Ecole mais se voit ensuite contesté par une partie des Sensei parmi les plus influents. Après un procès retentissant ceux ci ont formé un autre groupe.

Un autre exemple est celui du Kyokushinkai karate.
Moins médiatisée cette affaire a abouti à plusieurs scissions au sein de la Kyokushinkai dont une partie de la branche américaine ne reconnaît pas l'autorité de Matsui Shokei Kanchô.
Le litige provient, entre autres, du fait de la nomination d'un homme jeune à la tête d'une ryû réputée et ce au détriment de professeurs plus âgés.
L'opacité - selon certains- qui a précédé cette nomination lors du décès d'Oyama Masutatsu Sôsai a également contribué à cette contestation. Plusieurs membres de ce groupe l'ont carrément quitté.

D'autres Ecoles ont connu des problèmes de succession pour des raisons parfois étranges. A la demande d'un Sensei réputé de notre connaissance et par respect pour lui, nous donnerons ici un exemple sans citer de noms.
Un groupe bien établi à Tôkyô et dans sa région s'est trouvé dans une situation assez difficile lors du décès de son chef de file à la fin des années 90. Ce dernier, atteint d'un cancer incurable, avait choisi son successeur parmi ses plus proches assistants.
Problème: le défunt et son successeur désigné entretenaient des rapports avec certains individus peu fréquentables. Les anciens, désirant redorer le blason de leur Ecole, firent fi de la tradition et choisirent un autre représentant sans lien connu avec les yakuza ( pègre japonaise). Comme quoi...

Actuellement la plupart des ryû se sont dotées d'un "comité d'anciens" afin d'étudier ces questions et éviter l'implosion lors des transmissions. Certaines utilisent meme un cadre quasi législatif pour se soustraire aux contestations.

Pour résumer nous dirons qu'il s'agit du Japon et que, par conséquent, les choses restent souvent nébuleuses.
Chaque Ecole possède sa propre vision du problème et applique ses propres règles, parfois flexibles.
Dernière édition par karatejapon le Lun Jan 07, 2008 2:58 pm, édité 2 fois.
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