Pour ceux qui ambitionnent d'aller s'entraîner au Japon voici quelques attitudes à éviter et deux anecdotes révélatrices.
Tout d'abord, dans les dôjô japonais chacun doit connaître sa place. Au niveau des lignes pour le salut et dans sa façon d'agir vis à vis des autres élèves. Si vous ne portez pas de ceinture noire positionnez vous au fond à gauche pour les saluts de début et fin de cours sauf indication particulière. Votre tour viendra, vos Senpai vous le ferons savoir.
N'arrivez pas en terrain conquis et ne vous prenez pas pour un "Sensei en devenir", quelque soit votre grade d'ailleurs. Si l'entraide est appréciée, l'humilité l'est encore plus.
Evitez de donner des conseils à ceux que vous estimez d'un niveau inférieur au vôtre; ils viendront vous solliciter si besoin est.
Acceptez les corrections des Senpai même si vous êtes gradé. Et ne dites pas que là d'où vous venez on ne fait pas comme ça. Suivez le mouvement et tout se passera bien.
Anecdotes promises.
Un soir, au dôjô privé d'Arakawa Tôru Sensei (Wadô ryû) un pratiquant Chypriote se présente en expliquant qu'étant nidan et séjournant trois semaines à Tôkyô, il voulait obtenir un diplôme de sandan. Ni plus ni moins.
Mauvaise pioche. La séance de kumite fut particulièrement éprouvante pour notre ami; il tourna avec tous les Senpai qui le testèrent de façon "franche", dirons nous. Il n'est jamais revenu.
Autre anecdote, relatée par Jean Claude Elleboode Sensei (Tani ha Shukokai).
Un Américain genre costaud a, dès son premier cours, voulu tester en kumite le maître des lieux, alors déjà affaibli par la maladie.
Il est donc passé avec chaque Senpai jusqu'à finir KO et être jeté, avec ses affaires, dans la rue.
Trop dur tout ça pensez vous? Non. C'est le Japon et certaines valeurs sont scrupuleusement préservées. Respect de l'enseignant, des anciens, humilité, disponibilité.
A bon entendeur salut.