En voyage pour deux semaines à Tokyo en octobre dernier, je me suis vu l'opportunité de participer à un cours au honbu dojo grâce à notre hôte karatejapon.
Je suis pratiquant de kyokushinkai depuis cette année seulement à L'ACBB. En tant que ceinture blanche, c'est avec excitation et honneur que j’appréhende mon premier cours au honbu.
A peine remis du décalage horaire, j'envisage de me rendre une première fois au dojo afin de me présenter et de me renseigner sur les horaires.
Je connais bien le quartier d'Ikebukuro, je me retrouve sans difficulté dans cette petite ruelle derrière la gare.
Rien ne permet de différencier le bâtiment du reste des immeubles si ce n'est l'enseigne portant la mention en japonais : fédération internationale de karate kyokushinkai.
Au rez-de-chaussé, j'aperçois un homme en train de balayer à travers la vitre. A ma vu, il entrouvre la porte suffisamment pour en sortir la tête et me dévisager. Je le salue d'un OSU et me présente. Il m'ouvre et je lui montre mon formulaire de demande d'entrainement ainsi que ma carte. Dubitatif, il entame une série de questions auxquelles il note les réponses sur une feuille de papier.
Je sens monter une petite angoisse quand il semble hésiter. Peut être réfléchit il à authenticité de mes papiers ou à la légitimité de ma demande, peut être est-ce une épreuve pour filtrer les moins motivés.
C'est alors qu'il me pose la question décisive :
-connaissez-vous quelqu'un qui s'entraine ici ?
-Et bien je connais Karatejapon...
Là, son visage s'illumine d'un sourire :
-"Ah! KarateJapon San, il n'y a pas de problème alors !".
Je suis soulagé. Il me sort le planning et me demande à quel cours je compte participer.
Premier constat, les cours débutants ne durent que 1 heure mais les thèmes abordés y sont précis. Kata, deplacements, kihon, combats etc... Je me décide pour un cours sur les déplacements le jeudi suivant.
Le jeudi je me présente à nouveau à l'accueil. Une jeune femme anglaise attend déjà. Elle m'explique qu'elle était venue une première fois avec ses documents mais qu'elle s'est vu refuser l'entrée. Elle revient aujourd'hui avec une lettre signée de son shihan demandant l'autorisation de s'entraîner. Elle n'atteindra jamais le vestiaire...
En ce qui me concerne, je paye mon entrée (1800yen de mémoire) et monte vers la salle d'entrainement. Dans la salle 3 garçons et une fille m'accueillent avec un OSU très vigoureux. Je me change et rejoints les autres qui s'échauffent avant le début du cours.
L'homme qui était à l'accueil nous rejoint, il s'avère que c'est notre senseï. Je rentre enfin dans le vif du sujet concernant l'entraînement.
Après le salut, l'échauffement se fait à toute vitesse. Rien de très différent de mon club hormis la rapidité d'exécution Je suppose qu'on a pas le temps de trainer en une heure.
Nous passons ensuite au kihon. Ici, les explications du sensei sont très succinctes. Nous enchainons sur place plusieurs séries de tsuki et frappes diverses et variées, y compris celles la main ouverte.
Au passage, travailler sur des tapis est vraiment plus confortable que le parquet dur.
Ensuite les déplacements. En zenkutsu dachi nous avançons, reculons avec diverses frappes et blocages. Même chose avec Neko ashi dachi. Je peine un peu lorsqu'il faut enchainer un mawashi geri chudan et un jodan sans reposer le pied.
Pour finir quelques frappes sur Pao.
La fin du cours est très formelle. On salut et récite une sorte de prière que je n'ai pas tout à fait comprise. Il faut ensuite nettoyer les tatamis de manière formalisé.
Je salue le prof et le remercie pour son accueil avant de me changer et de rentrer chez moi.
Bilan de cette expérience assez positif. Niveau cardio je ne me suis pas senti fatigué mais le cours n'a durée que 1 heure contre 2 heures à l'ACBB.
Concernant l'étiquette, ce n'est pas trop différent de l'ACBB, je pense donc que je n'ai pas trop commis d'impairs.
Enfin, Il faut vraiment montrer patte blanche et savoir parler japonais pour participer, mais ça vaut le coup.
J'espère pouvoir y retourner l'année prochaine.
OSU !