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Stage à Okinawa

Description de la pratique réelle du karate au Japon.

Stage à Okinawa

Message par karatejapon » Lun Sep 11, 2006 6:05 pm

Brian Tyson, membre américain d'un groupe minoritaire nommé Gôjû ryû karatedô of America, actuellement en développement, est parti deux semaines à Okinawa, il y a quelques mois, au dernier trimestre 2005.
Il a eu la l'amabilité de répondre à nos questions sur son séjour et nous livre quelques réfléxions sur la pratique à la source du karatedô.
Tout récemment installée dans le quartier de Brooklyn, à New York, cette organisation de taille pour l'instant modeste est dirigée par un ancien technicien informatique, basé durant un an près de Naha, ville la plus importante de l'île.


- kj: "Brian, pouvez vous présenter votre parcours, s'il vous plaît?"

- B.T.: "Je suis shôdan de Gôjû ryû dans la tradition de Maître Miyazato. Je pratique depuis près de dix ans et prépare l'examen du nidan. D'où mon voyage à Okinawa. C'est Maître Lewkowickz qui a décidé de m'envoyer là bas afin de m'améliorer et peut être ouvrir un second dôjô à New York. Pour l'instant nous n'avons que celui de Brooklyn car nous avons débuté en 2004 seulement.
Je crois que cette année va nous permettre un fort développement pour arriver à quatre dôjô dont un dans le New Jersey d'ici début décembre, si tout va bien.
Sinon j'ai trente ans et je suis gérant d'un magasin de matériel informatique Comp USA."


- kj: "Pouvez vous nous parler de votre Sensei?"

- B.T.: "C'est John Lewcowickz Sensei. Il est yondan et pratique depuis plus de vingt cinq ans. Il a passé un an à Okinawa où il travaillait en tant que civil pour les forces armées. Comme il avait un dôjô près de chez lui il a continué là bas cinq fois par semaine. Quand il est rentré du Japon on a tous vu la différence. Il nous a appris des tas de choses, surtout au niveau de la précision technique et des kata. Moi même, modestement, j'ai senti une différence incroyable en deux semaines. Je voulais rester plus mais c'était tous mes congés de l'année. Même chose pour mes deux compagnons mais c'était obligatoire pour ouvrir de nouveaux dôjô.
Maître Lewkowickz a débuté à Chicago avant de s'installer ici. Mais il a voyagé partout dans le pays pour étudier auprès des meilleurs professeurs en Gôju ryû."


- kj: "Comment se sont déroulées ces deux semaines à Okinawa?"

- B.T.: "Super pour tous les trois. Nous nous sommes entraînés six fois chaque semaine et repos le dimanche.
Physiquement c'était très dur mais ça valait la peine. Peut être était ce encore plus dur psychologiquement. Le niveau est très élevé et même les enfants font des trucs exceptionnels.
On a repris les bases et un instructeur nous a suivi durant tout le séjour. Il était exigeant mais c'est ce que nous voulions. J'ai perdu quatre kilos!
Le meilleur a été la précision dans les mouvements, sur les kata mais aussi dans les déplacements. J'ai pris conscience de beaucoup de nouvelles choses pour moi à ce niveau. Les Japonais bougent très vite et comme il faut.
Moi je ne suis pas spécialement un type balèze mais Emmet Garry notre Senpai mesure 1m90 et fait près de 100 kilos. Il avait vraiment du mal contre les Japonais à cause des déplacements. C'est le travail des hanches qui est différent et le plus important."


- kj: "Comment était le dôjô et qui donne les cours?"

- B.T.: "C'est une nouvelle annexe dans un bâtiment moderne acheté par la Okinawa Gôjû ryû karatedô kyoukai il y a peu de temps, je crois. Il dépend de l'association Jundôkan. C'était assez spacieux pour s'entraîner mais un peu juste pour le kumite car le soir c'est plein.
En tout cas ce n'est pas comme les films de karate, c'est moderne et fonctionnel avec une décoration traditionnelle, des diplômes accrochés aux murs et des douches!
Pour nous c'était plutôt simple car nous avions réservé dans un petit hôtel proche du dôjô avant de partir.
Pour les cours il y avait trois instructeurs et un des Maîtres venait superviser chaque soir.
J'aimerais vraiment partir un an pour m'entraîner mais je ne peux pas à cause du travail. Notre Sensei ne s'occupe plus que du karate maintenant mais, pour moi, c'est trop tôt.
Tout le monde était sympathique avec nous. Nous avons rencontrés d'autres étrangers, Américains et Européens mais peu."


- kj: "Avez vous un exemple de cours type à fournir?"

- B.T.: "En fait c'est assez similaire chaque jour. Tout le monde s'échauffe et s'étire avant le cours puis on commence assez rapidement.
Comme aucun de nous ne parle japonais, un étudiant qui parle anglais restait près de nous et ça c'était vraiment délicat de la part des professeurs.
Pas mal de travail en ligne et surtout beaucoup de corrections techniques sur la forme de corps. Sinon le travail des kata est vraiment mis en avant.
Au niveau combat c'est le travail à courte distance où nous avons bien progressé. Nous avions trop tendance à faire systématiquement une technique de jambe en approche. Je crois, là encore, que c'est un problème de déplacement.
Les instructeurs sont agréables mais font répéter un mouvement jusqu'à ce qu'il soit correctement executé. C'est dur mais utile. Nous avions choisi de faire comme les Japonais et je crois que ça a plu au dôjô."


- kj: "Quels enseignements tirez vous de ce séjour?"

- B.T.: "Qu'il faut continuer à travailler dur! J'ai noté beaucoup de points à travailler et améliorer. D'ici la visite d'un Maître Japonais, l'été prochain, je vais porter mes efforts sur ces points. J'espère que ça me permettra d'obtenir le nidan.
Je compte enseigner un karate précis et pas approximatif comme je vois souvent ici. Chacun veut faire à sa manière mais à Okinawa j'ai bien compris qu'il faut copier avant de vouloir créer. J'ai aussi compris que la tradition reste incontournable. Vous savez qu'ici on parle d'"American karate" mais en Gôjû ryû nous respectons la tradition okinawaïenne. On ne peut pas inventer grand chose alors il faut pratiquer comme à Okinawa."


Les erreurs de traduction et d'interprétation sont de la seule responsabilité du webmestre.

Nous remercions Monsieur Brian Tyson du temps qu'il a bien voulu nous consacrer et souhaitons un développement durable à l'organisation de John Lewkowikcz Sensei. Nous ne manquerons pas de vous en fournir les coordonnées dès que possible.

Okinawa Gôjû ryû karatedô kyoukai
Jundokan dôjô
433 Asato Naha shi
Okinawa ken

Téléphone (en japonais uniquement):
(81) (0) 988 32 0011
karatejapon
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