par schillot » Mer Mars 23, 2011 2:20 pm
Un sujet que je viens de lire m’amène à réfléchir à ma propre pratique au Japon. Mes premiers séjours qui remontent à 15 ans étaient exclusivement consacrés au Shotokan de la JKA avec des cours exceptionnels par des entraîneurs de très haut niveau.
En 1998, j’ai découvert le Shotokan de Maître Kanazawa et je faisais 3 cours par semaine au SKI et les 7 autres cours à la JKA.
Ma rencontre lors d’un stage à Exincourt avec Higuchi Senseï du Shoto Gima Ha a été une révélation, tant sur le plan technique que sur le plan humain avec une relation professeur/élève très riche.
Pour aller dans son Dojo depuis Meguro où je loge à Tokyo, il faut environ une heure de trajet avec une correspondance. C’est réalisable quand on est très attaché à un Dojo, mais cela coûte cher en déplacement.
J’ai découvert par hasard un Dojo de Shinkyokushinkai à 200 mètres de mon domicile à Meguro et ce fut LA découverte.
Par rapport à un certain Dojo aux relations « paramilitaire » où je dois le reconnaître il m’arrive d’ « étouffer »ou de « m’ennuyer » : toujours le même échauffement réalisé par un élève, toujours la même structure de cours, toujours la même configuration des enchaînements, des entraîneurs de niveaux très variables (quasiment plus de cours avec les experts qui ont fait la réputation du Dojo) et surtout une absence de reconnaissance des pratiquants, voir pour certains entraîneurs un quasi racisme ou un ego surdimensionné…une caricature de japonais… (naturellement il y a quelques exeptions, mais de plus en plus rares)
Dans ce Dojo, accueil souriant et décontracté. J’ai découvert une autre approche de l’art martial : des cours très durs mais une grande entraide et beaucoup de complicité entre élèves mais aussi avec le professeur, et là aussi comme avec Higuchi Senseï, des rapports humains riches, amicaux, quelquefois drôles..
Là, pas de THEORIE, l’efficacité d’une frappe se renforce au sac, et en touche lors des combats. Les cours sont tous différents avec des thèmes mensuels ou trimestriels :
Chaque échauffement est différent et prépare de façon spécifique au cours, un cours par mois est réservé a 2 heures de yoga/stretching, les lundis sont consacrés à la condition physique, frappes avec lest ou élastique, rounds au sac, durcissement etc.…le vendredi : 4 heures de cours sur le combat, la dernière heure avec touches réelles…Les autres cours avec des thèmes de travail précis
Ces entraînements que je ressens comme« ludique » sont parfaitement complémentaires à la pratique d’un autre Ryu.
Le plus important, après un nombre relativement important de pratique d’un art martial (bientôt 40 ans pour moi) est de garder la motivation et de trouver des moyens de progresser en Karaté. J’ai redécouvert que la pratique du karaté pouvait devenir une drogue dure, avec un besoin journalier d’endomorphine, d’adrénaline … ces entraînements sont une véritable cure de motivation et un pur bonheur.
Il est pour moi, maintenant, très important d’être bien dans un Dojo, d’être reconnu en tant qu’être humain et non pas d’être un simple pion dans les rangs.
Dans ce Dojo, j’ai un statut un peu particulier vu mon âge et mon parcours et j’ai noué des relations amicales ainsi que des échanges techniques avec le professeur qui vient d’obtenir son Sandan.
Quel bonheur (en France j’assure de 25 à 30 cours par semaine) que d’être élève ceinture blanche, d’apprendre de nouveaux katas, de nouvelles façons de travailler, d’avoir une nouvelle « montagne » à escalader…