karatejapon a écrit :Les connaissances martiales ne sont effectivement pas faites pour agresser autrui. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la maxime à laquelle tu fais référence. Mais ensuite, quand la confrontation physique inévitable nous est imposée, il faut agir avant son ennemi.
Je n'ai pour ainsi dire jamais été confronté à une situation d'agression physique. Trois - lointains - épisodes me viennent à l'esprit. Le premier, en classe de CM2 (!), quand un garçon me donna rendez-vous "à la sortie". Je lui fis face, la peur au ventre, dois-je dire, et il me mit un coup de poing à la figure sans réplique, ni même un geste de ma part - car je ne voulais pas me battre -, puis un second, et voyant que je ne bougeais toujours pas, il est parti. La seconde était au collège, quand une "terreur" locale me prit à parti et s'avança vers moi d'un air menaçant. Je faisais du karaté depuis un ou deux ans à cette époque et avais un (tout petit) peu plus confiance en moi, aussi lui fis-je face avec une assurance à laquelle il s'attendait sans doute pas, car il a fait demi-tour en proférant quelques paroles désobligeantes auxquelles je n'ai pas répondu. La troisième, enfin, toujours au collège - j'étais dans une ZEP

-, lorsque je sentis un coup porté à mon cartable que je portais sur le dos, accompagné d'un son de déchirement. Je me retournai et vis un "caïd" de l'établissement qui me regardait avec défiance en remettant un couteau à cran d'arrêt dans sa poche. Je lui souris poliment et poursuivis ma route en hâtant quelque peu le pas !
Je suis partiellement d'accord avec la phrase suivante : "quand la confrontation physique inévitable nous est imposée, il faut agir avant son ennemi." Prendre l'initiative confère en effet un avantage, surtout contre un adversaire a priori plus fort ou plus dangereux, ce qui est notamment le cas lorsque celui-ci possède une arme. C'est le principe du
sen no sen. Seulement, toute la difficulté de cette approche réside dans l'appréciation du fait que la confrontation est effectivement inéluctable ou imminente. C'est aussi une approche qui peut poser problème quant à la notion de légitime défense.
Dans les deux exemples rapportés au sujet de
Yahara Sensei, je pense que son attitude participait plus de l'intimidation que de l'auto-défense, quoiqu'il soit difficile d'en juger d'après ce seul récit. Dans le premier cas, il n'est pas certain que l'individu en question aurait fait usage de sa batte de baseball. Le confronter avec fermeté s'en se laisser impressionner aurait peut-être suffi, voire le laisser attaquer et bloquer son attaque tout en le balayant par terre en guise de démonstration de supériorité technique. Si ce groupe de voyous avait été réellement dangereux, alors une dizaine de personnes armées d'armes blanches auraient facilement pu blesser ou tuer un groupe de quatre, si aguerris fussent-ils dans la pratique du
karate-dô. Quant au deuxième exemple,
Yahara Sensei avait déjà réglé le problème à travers le dialogue, et rien ne justifiait de faire preuve de violence en réponse à ce qui était une provocation. Mais enfin, c'est peut-être le prix à payer pour traiter avec les
yakuza.